Dominer la souffrance et s'en défendre grâce à la raison et à la parole - en faisant appel à toutes les ressources de la rhétorique - est au centre de la pensée de sénèque qui rassemble, dans ses consolations, les grands thèmes de la méditation antique sur la douleur et la mort.
Au cours de son exil en corse ordonné par l'empereur claude qui l'accuse d'intriguer contre lui, sénèque adresse à sa mère, helvia, sous forme de consolation, une réflexion sur l'exil et sur le bonheur véritable. la seconde consolation, destinée à marcia, une femme qui vient de perdre son fils, est une méditation sur le deuil et sur l'ultime recours que peut être la mort face à la tyrannie. ces deux textes sont un irremplaçable témoignage de l'art avec lequel les stoïciens savaient affronter la souffrance et la mort.
De la tranquillité de l'âme ne ressemble guère à un livre de philosophie tel que nous le concevons de nos jours. La tranquillité n'est pas un terme technique. Elle est un problème de vie spirituelle et mystique. Cette question est d'autant plus pertinente qu'elle s'adresse à l'individu ou au sujet qui ne compte plus que sur lui-même et sait qu'il ne peut pas se fier à une nature, à l'histoire ou à la vérité. Ce texte est précédé d'un long et brillant essai de Paul Veyne.
«L'Art de la guerre» de Sunzi (Ve siècle av. J.-C.) est le premier traité de stratégie connu au monde. Stratège militaire du début de l'époque des royaumes combattants (475-221 av. J.-C.), l'auteur favorise la stratégie indirecte. Classique du genre, sa compréhension dépasse le domaine militaire et peut être étendue à la plupart des domaines de l'activité humaine. L'Occident en prit tardivement connaissance à partir du XVIIIe siècle. Quant à «L'Art de la guerre» de Sun Bin (milieu du IVe siècle av. J.-C.), on croyait ce texte perdu depuis plus d'un millénaire. Jusqu'à la découverte, en avril 1972, de lamelles de bambou, dans un tombeau des Han de l'Ouest à Yinqueshan, dans le district de Linyi, province du Shandong. Elles portaient non seulement le texte de «L'Art de la guerre» de Sunzi, mais aussi celui de «L'Art de la guerre» de Sun Bin. Elles permirent de distinguer les deux auteurs, leur originalité, et de prendre enfin connaissance de l'oeuvre disparue.
Conférence fictive, ce recueil traite autant de la mort, de la douleur, du chagrin, des affects ou du bonheur qui promet la vertu. En deuil de sa fille, Cicéron s'exhorte lui-même à surmonter la mort et la peine par la réflexion et la maîtrise de soi. Souffrance physique et souffrance morale étant étroitement liées, nous proposons ici une nouvelle traduction des livres II et III des fameuses «Tusculanes». En disciple des stoïciens, le célèbre orateur prône la fermeté et la force de caractère pour nous dire que la philosophie reste la meilleure médecine de l'âme.
La «Théogonie» est le plus ancien poème religieux grec (l'équivalent de la Genèse) où sont présentées les trois générations de dieux (Ouranos, Cronos et Zeus) et la création du cosmos. Le poème raconte la création du monde sorti du chaos, la naissance des dieux et leurs aventures. Il constitue une fabuleuse synthèse de croyances archaïques et hellénistiques, avec l'apparition de divinités encore inconnues des poèmes homériques. Précédé d'un essai de Jean-Pierre Vernant. Edition bilingue
Comment vivre avec la mort d'un enfant ? Dans ces pages empreintes d'émotion Plutarque, dont deux fils sont déjà morts, invite son épouse à surmonter le chagrin de la perte de leur fille de deux ans avec une constance et une sobriété admirables. Plus qu'une simple compassion, la consolation antique se présente comme un exercice spirituel : une exhortation à la maîtrise de soi. Cette nouvelle traduction est l'occasion de redécouvrir cette perle de la littérature qui n'a d'égale que les célèbres «Consolations» de Sénèque. Préface de Maxime Rovere.
Ce petit chef-d'oeuvre, écrit quatre ans avant la mort du philosophe, pose le problème de la retraite intérieure, du loisir lettré, de l'arrêt de l'activité civique. L'auteur s'y justifie d'abandonner la politique au profit d'une contemplation de la nature ; il montre que contempler, c'est agir, et que participer aux affaires publiques n'est pas une obligation absolue. La contemplation est pour l'homme une façon de se grandir.
« La guerre n'est que la poursuite de la politique par d'autres moyens », écrivait au XIXe siècle Clausewitz dans son célèbre traité «De la guerre». C'est un principe qu'illustrent plusieurs passages de «La Guerre du Péloponnèse», de Thucydide, qui retrace en détail le conflit entre Sparte et Athènes. On découvrira dans ces pages des considérations stratégiques, tactiques, des techniques de combat sur terre comme sur mer, des harangues à la rhétorique imparable, et quelques tableaux de batailles saisissants. Considérant la guerre comme le fruit de lois humaines où n'entre aucune intervention surnaturelle, Thucydide bannit anecdotes, rumeurs et sentimentalisme dans des lignes passionnantes qui n'en frapperont que plus le lecteur d'aujourd'hui.
Les 36 Stratagèmes est un livre mystérieux. La légende veut que le mince opuscule émanant du milieu des sociétés secrètes antimandchoues de la fin des Ming, sur lequel s'appuient toutes les éditions, exégèses et traductions modernes, ait été, après une longue éclipse, redécouvert en 1941 chez un libraire de Chine du Nord.
Par la suite, l'ouvrage devait connaître de multiples tirages et devenir l'un des traités militaires les plus lus de la planète, avec L'Art de la guerre, de Sun Tzu.
Ce manuel peut être aussi utile dans toutes les situations de conflit auxquelles chacun de nous doit faire face.
« Le loup et l'agneau », « Le renard et la cigogne », « Le loup et le chien », etc. : si on pense d'abord aux fables de La Fontaine, on sait moins qu'elles furent inspirées du fabuliste latin Phèdre. Ses fables, qu'on croyait perdues au Moyen Âge, furent redécouvertes au XVIIe siècle. La Fontaine, qui s'en inspira largement, admirait l'élégance et la brièveté du style. Tout comme le moraliste français, Phèdre cherchait par ces écrits à « faire rire et apprendre la vie par des conseils avisés ».
Dans ce bref dialogue, la santé du corps et celle de l'âme sont indissociables. Soucieux de mettre en pratique ses connaissances médicales pour permettre à chacun de rester en bonne santé - sans pour autant juguler les plaisirs qui répondent à la nature - le philosophe prône une nourriture et un mode de vie équilibrés tout en invitant à dompter désirs et passions au nom de l'harmonie, de la mesure et de la maîtrise de soi.
Ancien élève de Quintilien, Pline le Jeune, sénateur et avocat réputé de la Rome de Trajan, aurait bien voulu devenir poète et historien comme ses amis Martial, Suétone et Tacite. Pleines de précieux conseils, riches en considérations sur la hardiesse du style, la lecture, la critique et la déclamation, ces lettres choisies, vibrantes d'amitié, nous rappellent que l'art d'écrire n'est rien sans celui de lire et d'écouter, et que l'on peut trouver l'épanouissement et l'équilibre dans les joies de l'étude, de l'échange et de la création.
Son Commentaire sur saint Jean se présente comme une interprétation scientifique du texte sacré. Le plus savant des Pères grecs s'attache méthodiquement aux différentes notions que renferme le texte de Saint Jean, élucide au passage la vision de l'Apocalypse, et jette sur la parole de l'apôtre un éclairage des plus précieux pour quiconque cherche à comprendre les Écritures.
Ouvrage philosophique de Cicéron, vraisemblablement écrit en mai 44, immédiatement après le meurtre de César, lors d'un séjour de l'auteur à sa villa de Pouzzoles, où il conversait régulièrement avec son ami le consul Hirtius, à qui il s'adresse d'ailleurs dans ce traité. Son originalité réside essentiellement dans sa composition. Si les autres traités - et notamment les deux autres ouvrages du triptyque - sont composés sur la base d'une discussion présentée sous la forme d'un dialogue où une thèse est d'abord assumée par un protagoniste pour ensuite être réfutée par Cicéron lui-même, ce n'est pas le cas du De Fato, qui se présente davantage comme un monologue. L'interlocuteur de Cicéron s'efface bien vite au profit du grand orateur, qui passe l'essentiel de son temps à faire d'elliptiques allusions à diverses thèses supposées connues du lecteur pour les confronter et les réfuter vigoureusement. À un dialogue entre Cicéron et Hirtius se substitue donc bien vite un dialogue entre les différents philosophes que Cicéron va parfois jusqu'à faire revivre et se disputer sous nos yeux.
Du grand orateur qu'était fronton (vers 95-166 ap.
J.-c.), il ne reste qu'un ensemble de lettres, redécouvert et publié au xixe siècle. parmi elles, les plus belles sont celles adressées à l'empereur marc aurèle dont fronton était le précepteur. la correspondance entre les deux hommes nous touche par sa dimension affective. elle revêt aussi et surtout un caractère pédagogique. ainsi les éloges paradoxaux, dont l'eloge de la négligence est le meilleur exemple, font partie de l'éducation rhétorique de l'empereur.
Fronton craint - d'abord chez l'élève laborieux trop plein de zèle - et ensuite, chez l'empereur ennemi du repos et du divertissement, un dangereux penchant au dogmatisme. fronton déploie dans ces textes toute sa verve rhétorique avec légèreté et finesse d'esprit.
Ce petit chef-d'oeuvre, écrit à partir de 62 de notre ère, quatre ans avant la mort du philosophe, pose le problème de la retraite intérieure, du loisir lettré, de l'arrêt de l'activité civique.
Tel est le sens de la notion d'otium qui occupe le traité. l'auteur s'y justifie d'abandonner la politique au profit d'une contemplation de la nature ; il montre que contempler, c'est agir, et que participer aux affaires publiques n'est pas une obligation absolue. il exalte les architectures divines, prouvant que ce regard sur le cosmos est une façon pour l'homme de se grandir.