Une toute jeune fille comprend difficilement les derniers mots de sa mère mourante, mais n'ose lui faire répéter. Pourtant voilà Cendrillon liée à cette phrase : "Tant que tu penseras à moi tout le temps, sans jamais m'oublier plus de cinq minutes, je ne mourrai pas tout à fait." Joël Pommerat part du deuil et de ce malentendu pour éclairer le conte d'une nouvelle lumière.
A Vérone, Roméo et Juliette tombent éperdument amoureux malgré la rivalité intransigeante de leurs deux familles.
Leur quête de liberté pour vivre ensemble les conduira à la mort. Mais n'est-ce pas parce qu'ils s'aiment envers et contre tout que leur amour est si tort
«Tous des oiseaux» sera joué du 28 février au 10 mars 2018 au Théâtre national Populaire de Villeurbanne. Dynamitée par la violence du monde d'aujourd'hui, l'histoire intime d'Ethan, jeune scientifique allemand d'origine israélienne confronté à un violent conflit avec son père, montre comment, dans les luttes fratricides, il n'existe aucune réalité qui puisse dominer une autre. Tout conflit cache un labyrinthe où va, effroyable, le monstre aveugle des héritages oubliés.
Le roi de Thèbes découvre l'amère vérité : la peste sur sa ville a pour origine un parricide suivi d'un inceste. Aveuglé par cette avalanche de vérités, oedipe se crève les yeux et se condamne à l'exil. Sans doute la pièce la plus célèbre de Sophocle, ici dans une nouvelle traduction.
La ville de Thèbes est ravagée par la peste. D'après les oracles, cette malédiction vient du meurtre non élucidé de l'ancien roi, Laïos. Le nouveau roi, oedipe, s'engage à mener une enquête pour découvrir et punir les coupables. Hélas, l'investigation révèle qu'oedipe est lui-même le coupable qu'il cherche... Quelques années auparavant, les oracles avaient prédit à Laïos que son fils le tuerait puis épouserait sa propre mère. A la naissance d'oedipe, Laïos l'abandonna à la mort pour conjurer ce funeste destin. Mais le nouveau-né fut recueilli par Polybe, roi de Corinthe, et sa femme Mérope qui l'élevèrent comme leur propre enfant. Quand il attint l'âge d'homme, oedipe quitta Corinthe. En chemin, il rencontra, Laïos, qu'il prit pour le chef d'une bande de voleurs et qu'il tua. Arrivé à Thèbes, il vint à bout du Sphinx qui assiégeait la ville et obtint la main de la reine veuve, Jocaste, en réalité sa mère biologique. Lorsqu'il comprend qu'il a bel et bien assassiné son père et que sa femme-mère s'est pendue, oedipe, au comble de la souffrance, se crève les yeux et demande à être exilé, abandonné à son sort maudit.
Le projet Sophocle est une collaboration entre l'auteur et metteur en scène Wajdi Mouawad et le poète Robert Davreu, le premier ayant commandé au second la traduction en français des sept tragédies de Sophocle. La nouvelle traduction de Robert Davreu et la vision résolument contemporaine de Wajdi Mouawad donnent une dimension inédite au tragédien grec.
PERSONNAGES : 7 hommes, 1 femme et le choeur des vieillards de Thèbes.
Fuyant la guerre civile, une mère libanaise s'installe à Paris avec ses trois enfants. Commence alors pour la famille une parenthèse absurde, rongée par la peur des dégâts irrémédiables de la guerre et alanguie par l'attente d'un père.
Un beau livre illustré de nombreux dessins originaux de l'auteur.
Trois monologues qui, dans une langue joyeusement chahutée, interrogent et célèbrent la jouissance procurée par les mensonges que les hommes se racontent pour se plaire, pour plaire à l'autre et pour embrasser la vie que leur imaginaire projette sur le réel. Un triptyque qui tente également de cicatriser les blessures provoquées par des générations d'amours mal dits ou non confessés.
Pour avoir enterré son frère rebelle Polynice, tué dans sa lutte avec son frère Etéocle, Antigone, qui a enfreint le décret de Créon, doit être punie de mort. Le tyran refuse de revenir sur sa décision malgré les lamentations du choeur des vieillards de Thèbes et les supplications de son propre fils Hémon, fiancé d'Antigone. Seuls les présages de Tirésias le font changer d'avis, mais il est trop tard. Une tragédie où il est question de justice, d'amour et de pouvoir.
«Je ne peux plus me contenter de ce que les gens disent ni de ce qu'il y a dans les livres. Je dois penser par moi-même et tâcher d'y voir clair», dit Nora, avant de prendre la porte. Celle qui semblait avoir tout misé sur le compromis tourne le dos à la mascarade de sa vie conjugale. Pour mieux renaître à elle-même, peut-être. Cette porte qui claque à la fin du drame fit scandale à l'époque et continue, aujourd'hui encore, de résonner à nos consciences.
Cette nouvelle traduction, au plus près de l'original, tente de ressaisir ce que fut l'apport rythmique d'Ibsen au théâtre : une écriture laconique, économe et précise, agencée comme un théorème.
Dans le célèbre conte populaire, il n'y a pas de père. Ce n'est pas un oubli. Il y a une petite fille, une mère, une grand-mère et le loup, bien sûr. Joël Pommerat laisse aux enfants la liberté d'extrapoler, de dessiner dans les marges de cette histoire : celle d'une petite fille qui devient grande.
Fatigué du star-system et de l'anonymat dans lequel l'essoufflement de sa créativité l'a plongé, Alice Sapritch orchestre sa propre mort afin de retrouver sa place dans le monde de la musique.
La découverte d'une pilule permettant de dormir seulement quarante-cinq minutes par jour implique une restructuration totale de la société. Suite à tous ces bouleversements, un homme risque de perdre la femme qu'il aime.
Dans une société polie où règnent l'ordre et la morale religieuse, les secrets d'une famille, en apparence bien sous tous rapports, éclatent et révèlent la cause des non-dits et des absences.
3 hommes, 2 femmes / 1 h 30.
Arlequin, un jeune livreur de pizza, rencontre Alcandre, un vieux poète défait par la vie. À son contact, sa puissance poétique se déploie et ensemble, ils agissent pour révolutionner l'ordre social. En réaffirmant la force du vocable et de la Joie, ils extraient le peuple de son apathie et destituent les représentants du pouvoir qui l'écrasent.
Les fonctionnaires d'une petite ville de province tremblent, la rumeur persistante de la visite d'un revizor risque de faire éclater au grand jour la vérité sur leurs corruptions, leurs malversations.
Dans cette adaptation de la nouvelle fantastique «Le Moine noir» d'Anton Tchekhov, Kirill Serebrennikov s'interroge sur le désir humain et irrépressible de liberté, sur l'art, le génie et l'autodestruction à laquelle ces tentations peuvent mener.
Anissa, 25 ans, décide de retrouver la trace d'un père qu'elle n'a jamais connu. «Au non du père» interroge ce qui fait lien entre un parent (biologique et d'éducation) et son enfant et comment cela oriente un parcours de vie.
Mêlant confessions intimes et observations sur la période des confinements, ce monologue naît durant la crise sanitaire mondiale et évoque les troubles, les peurs et les paradoxes qu'elle a provoqués ; notamment pour une artiste qui se voit privée de la scène et de son public. Pour ne pas devenir folle, Nora Hamzawi extériorise ce manque en recréant, dans son domicile, dans sa tête, des scènes rêvées.
Alphonse a disparu. Pendant que sa famille cherche désespérément cet enfant de quatorze ans, ce dernier marche le long d'un chemin de campagne et fait face à la plus grande expérience de sa jeune vie : l'invisible. Ainsi commencent "les aventures extraordinaires de Pierre-Paul-René, un enfant doux, monocorde et qui ne s'étonne jamais de rien..." Même si personne ne l'avait préparé à une telle rencontre, voilà que surgissent en lui, à travers les forces de la nuit, des personnages réels et imaginaires qui s'activent dans la coulisses du rêve et de l'amour. En cet être cohabitent l'enfant, l'adolescent et des "restes" de l'adulte qu'il sera peut-être un jour.
Grâce à une poétique des contrastes, Jean-Michel Ribes met en scène dans J'habite ici des personnages hauts en couleur, vivants dans un même immeuble. En résistant à la tentation du tragique par un humour décapant, Ribes dévoile une certaine absurdité de la condition humaine.
Retrouvailles de Jean-Marie Gourio et Jean-Michel Ribes, pour saluer sur scène le petit peuple des bistrots qui, verre en main, dit l'immensité du monde et la petitesse de la planète. Un irrésistible opéra parlé.
Farce ou cauchemar ? Le monde entier semble soudain atteint d'une épidémie d'amour du théâtre. Le poète Moi-Même résiste d'abord à cet enthousiasme pour son oeuvre mais bien vite se laisse attirer par les postes les plus prestigieux. Ses camarades comédiens, Mademoiselle Mazev, Monsieur Fau, Monsieur Girard et Monsieur Balazuc restent dubitatifs sur ce succès planétaire de leur art et jonglent avec les masques comme avec les définitions du théâtre, pour la plus grande joie de tous. " J'aimerais pouvoir rendre hommage aux acteurs qui, pendant quinze ans, ont subi mon mysticisme et ma mauvaise humeur et se sont quelquefois pliés à ma diététique. (...) Ils savent une chose de l'homme et ont l'habitude de ne la dire que comme une farce. Moi, j'ai parfois entendu ce qu'il fallait entendre et le poète s'est réchauffé à leurs paroles essentielles et à leurs mots d'esprit. Il est temps que je leur rende ce que je leur dois et leur offre la possibilité d'être absolument ridicules en jouant leurs propres personnages. Ainsi le public saura que nous fomentions autre chose qu'un produit culturel. Toute cette pensée bouillonnante qui jouait dans les coulisses comme un enfant d'artistes a grandi et parle aujourd'hui en riant et en tutoyant notre impuissance. " Olivier Py
«Moulins à paroles (3)» rassemble cinq monologues tous plus déraisonnables les uns que les autres. Chacun d'eux met en scène des per sonnages attachants et impertinents. Tous se débattent, à leur façon, avec leurs failles et leurs anomalies, remettant en question les normes imposées par la société.
Dans un monde bouleversé par les printemps révolutionnaires, alors que l'Europe est secouée par le retour des nationalismes et la radicalisation, l'auteur et metteur en scène interroge l'histoire de la Révolution française. Comment s'emparer de cette matière historique bouillonnante élevée au rang de mythe et éclairer ses liens avec notre présent ?
Une succession de scènes courtes autour de la relation parents-enfants, avec des personnages durs et fragiles, terriblement humains. Sans jugement moral, ils interrogent la norme sociale d'un impossible modèle idéal de bonheur familial.