En plus d'être écrivain, dessinateur, éditeur, commissaire d'expositions et réalisateur, Frédéric Pajak a été le fondateur et le rédacteur en chef de plusieurs journaux et revues, dont Barbarie, Nous n'avons rien à perdre, Station-Gaîté, Voir, La Nuit, Good Boy, Culte, L'Éternité, L'Imbécile, 9 semaines avant l'élection.
Tous réunissaient écrivains et dessinateurs à parts égales, tous étaient pour eux des tribunes, sans restrictions ni de signes, ni de genres.
« Il faut se méfier de l'eau qui dort » : politiquement, L'Amour s'attache à comprendre ce qui se cache derrière l'apparence spectaculaire des choses en proposant différentes évocations des conflits sociaux souterrains, des marottes de notre temps, des moeurs nouvelles.
Témoignages, fictions, essais, satires, pamphlets, dessins, bandes dessinées, peintures, photographies - toutes les formes sont bonnes pour affirmer que tout est encore possible.
« La vie, l'art, la poésie réclament de nouveaux partisans ;
Ceux-ci, comme dans l'auberge espagnole, mettent en partage ce qu'ils ont. C'est aussi ça, L'Amour. » Une confrontation d'opinions et de sentiments, destinée à un public curieux, agacé par les idéologies obtuses qui déforment l'opinion publique.
ÉCLATS : des images ; ÉCLATS : des textes. Depuis plusieurs années, l'atelier d'illustration de la HEAR de Strasbourg rayonne : nombre d'autrices et d'auteurs stimulants sont passés sur ses bancs. Le rôle de l'atelier est d'accompagner les étudiants dans un processus de création autonome et singulier, de les amener à développer un travail d'auteur personnel et engagé : affiner sa maîtrise technique, mais construire aussi une pensée conceptuelle en lien avec sa pratique. ÉCLAT offre un panorama, à un moment T, de cet atelier. 71 jeunes artistes proposent une image ; trois analyses critiques issues de la journée d'étude annuelle organisée par l'atelier, sont également présentées : l'articulation entre recherche théorique et pratique, au coeur de l'enseignement, structure cet opus bouillonnant porté par le laboratoire De Traits et d'esprit avec le soutien de la DGCA (Ministère de la culture). ÉCLAT, revue annuelle de l'atelier d'illustration, est éditée par la HEAR et diffusée par les éditions 2024.
L'Art Urbain fait de la résistance Dans cette période particulière, notre envie de nouvel air nous pousse aux voyages et à explorer de nouveaux horizons. La créativité naît de rencontres. Nous découvrons dans ce numéro Berlin, La Mecque du Graffiti en Europe et laboratoire du Street Art lors de la chute du Mur. Toujours en Allemagne, les grands murs de Stadt.Wand.Kunst à Mannheim nous donne un souffle nouveau et militant. La clé de voute de toutes ces réalisations sont les artistes aux signatures uniques. Dans ce numéro de GraffitiART, les pochoirs de Jef Aérosol, dont les oeuvres font échos à l'actualité, répondent à l'art ludique de Luke Newton, aux messages forts et subtiles. Inigo Sesma oscille entre ordinaire et extraordinaire dans des oeuvres aux réalismes déconcertants. L'Art Urbain est aussi un art de recouvrement, les dentelles uniques de NeSpoon et les visages sensuels de Dourone habillent nos villes. Last but not least, le triplement du prix du papier en 12 mois, après la crise sanitaire, est une tournade pour la presse. GraffitiART fait le dos rond et ne rompt pas. L'Art Urbain résiste !
L'Art Urbain à pleins poumons.
Avec l'arrivée du printemps, l'Art Urbain prend une grande bouffée d'air frais, mais retient aussi sa respiration et poursuit son combat pour la démocratie ici et ailleurs. A nous de le suivre par monts et par vaux.
Première étape, New York. Des racines du graffiti vandale à la naissance du muralisme, New York est à la croisée des contre-cultures et le foyer des étincelles du feu créatif.
Côté pionnier, nous rencontrons l'artiste Ernest Pignon-Ernest dont la maîtrise des lieux et des formules ont donné des lettres de noblesse à l'Art Urbain. D'un engagement à l'autre, Yseult YZ Digan place « ses » femmes au coeur du combat et les deux frères iraniens Icy & Sot confrontent les maux d'une société aux valeurs dévoyées : violence armée, travail des enfants, changement climatique.
L'Art Urbain n'est pas à une contradiction près, nous explorons les relations complexes entre l'Art Urbain populaire par nature et l'Art Urbain élitiste par destination quand il embrasse les marques les plus luxueuses et côtoie des sommets vertigineux lors de ventes aux enchères de prestige.
Pour un Art Urbain plein de vie.
ECLATS : des images ; ECLATS : des textes. Depuis plusieurs années, l'atelier d'illustration de la HEAR de Strasbourg rayonne : nombre d'autrices et d'auteurs stimulants sont passés sur ses bancs. Le rôle de l'atelier est d'accompagner les étudiants dans un processus de création autonome et singulier, de les amener à développer un travail d'auteur personnel et engagé : affiner sa maîtrise technique, mais construire aussi une pensée conceptuelle en lien avec sa pratique.
Edité par Salomé Risler, Guillaume Chauchat & Elie Partouche, ECLAT offre un panorama, à un moment T, de cet atelier. 71 jeunes artistes proposent une image ; trois textes critiques issus de la journée d'étude "Eclat" autour de la narration fragmentaire, sont également présentés : l'articulation entre recherche et pratique, au coeur de l'enseignement, structure cet opus bouillonnant. ECLAT, revue annuelle de l'atelier d'illustration, est éditée par la HEAR et diffusée par les éditions 2024.
Le 16e numéro de la revue critique annuelle sur le dessin contemporain est dédié aux monstres et au monstreux.
Au sommaire : « Détruisez tous les monstres » - monstruosité et retour du refoulé dans le dessin américain (en quelques dates) par Camille Viéville ; Serigne Ibrahima Dieye. Une oeuvre du Frac Picardie par Joana P. R. Neves ; Les Métamorphoses d'Elmar, entretien Elmar Trenkwalder par Alexandre Leger ; L'énormité Hugo, par Vincent Gille ; Poétique de l'incertitude (un rêve de musée) par Martial Guédron ; « Le monstre est un produit de son environnement », entretien avec Liv Schulman par Camille Videcoq ; Seul le crayon pleure - chassons des monstres, entretien Jérôme Zonder par J. Emil Sennewald ; portfolios : Frédéric Fleury, Chloé Poizat, Tony Lewis, Fred Deux ; Florentine & Alexandre Lamarche-Ovize, José Manuel Egea, Caroline Achaintre, Karine Rougier, Vincent Bizien, Serin Moon, Boris Kurdi, Elly Strik, Elika Hedayat, Sabian Baumann ; contributions artistiques : Julien Calemard, Romuald Jandolo.
Une nouvelle année commence. Qu'elle soit porteuse de projets, de challenges et d'une production vigoureuse de fresques, de graffitis, d'installations, de toilesâ€- Mais aussi, qu'elle soit remplie de rencontres lors de festivals, de foires et de vernissages, ou tout simplement lors de la réalisation d'Å«uvres qui animent nos villes. L'Art Urbain est une émulsion sans fin et pleine de saveurs. Nous retrouvons ce bouillonnement à Bruxelles au travers du foisonnement artistique de quartiers tels que Les Marolles ou la Vieille Ville, et à Gdansk où sa banlieue atypique de Zaspa offre la plus grande densité de fresques à ciel ouvert d'Europe. A ne pas en douter, le metaverse et les NFT sont déjà des accélérateurs de la propagation et de la diversification de l'Art Urbain. Pour des Arts Urbains bouillonnants.
Le numéro 24 de la revue Hors Cadre[s] s'intéressera aux liens qui s'établissent entre les artistes, le monde de l'art et l'album jeunesse ou la BD. On privilégiera l'observation des relations actuelles, et donc celles de l'album et de la BD avec l'art contemporain, même si le numéro s'ouvrira sur une rétrospective. Une grande interview de Paul Cox, dans son atelier, est prévue. Cette figure marquante de l'artiste dans le domaine de l'album continue d'inspirer les jeunes illustrateurs et son empreinte reste palpable plusieurs années après son retrait du secteur. Un article sera également consacré à Kveta Pacovská, plasticienne reconnue dans le domaine du livre pour enfants. Dans cette thématique, le rôle des éditeurs est important, c'est pourquoi ce numéro comptera des zooms consacrés à des maisons d'édition ou à des personnalités d'éditeurs : Brigitte Morel des Grandes Personnes ou les Éditions Matière. Des artistes aux univers graphiques forts seront également à l'honneur, tels Gianpaolo Pagni ou Chloé Poizat. Le WOI sera complètement dans le ton du numéro, avec la participation des célèbres éditions indiennes Tara Books, dont les albums artistiques sont largement présents dans le paysage éditorial international. Les éditeurs proposeront un article à propos de l'influence des albums soviétiques sur la production indienne. Jérémie Fisher signe la couverture de cette édition.
Le second numéro des Cahiers du centre national du graphisme traite des questions typographiques par des approches artistiques, culturelles, sociétales, ou techniques, avec un point focal sur le travail du typographe Jean-François Rey et son exposition « Typographie et bandes dessinées » au Signe, centre national du graphisme, par le commissaire de l'exposition Jean-Noël Lafargue. LSD 2 s'ouvre sur l'histoire de l'art et du graphisme avec le texte de Catherine Guiral, la question des fontes « libres » étudiés par Frank Adebiaye, mais publie aussi un essai sur la recherche dans la langue française des pratiques de la typographie dite inclusive, non-binaire, post-binaire ou encore genderfuck, de Caroline? Dath ° Camille?Circlude.
Ouvrir ce second numéro Le Signe Design sur la question typographique au prétexte de l'exposition dédiée au travail de Jean-François Rey était une évidence.
Il s'agissait de sensibiliser à la condition des dessinateurs de polices de caractères, de traiter de d'évolution d'une pratique, de discontinuité technologique. Exposition historique, dans la mesure où était signifié un historique de l'histoire de l'imprimé, des caractères mobiles, de la chaine de production, des acteurs qui la compose.
Nombres d'angles et de prétextes aux regards des productions des créateurs et créatrices ont pu être saisis, et c'est vers une forme que l'on peut entendre de modeste ou populaire, à savoir la bande dessinée que nous avons établi notre choix. En imaginant cette exposition, et l'invitation faite, nous avions en tête la pertinence du choix d'un dessinateur de caractères typographiques qui aura dédié prêt de deux décennies de son activité à suivre avec une régularité qui honore ses commanditaires, un nombre certain d'autrices et d'auteurs. Nous penserons à Robert Crumb, Charles Burns, Jacques Martin, Marion Montaigne, Dorothée de Monfreid...
Le lecteur de l'exposition aura vu que nous traitions dans un même élan du dessin, comme création de l'esprit, et des enjeux de la traduction, de la translation de formes visuelles divergentes d'une langue à l'autre. Car l'un des aspects remarquable des productions de Jean-François Rey est l'usage par-delà nos frontières, et de la langue, des caractères numérisés qu'il édite. Comment un objet aussi équilibré qui est la planche, la double page, dans son rapport du texte et de l'image résiste-t-il à la traduction d'une langue à l'autre ? Comment certaines onomatopées, pensées tels des éléments de construction d'une vignette, d'une page, doivent être adaptées par la langue et donc par sculpturalité de la lettre ? Comment, un sens de lecture qui peut être inversé, influe la composition et son sens de lecture ? Comment présenter des oeuvres qui par définition sont des multiples ? Comment porter à la vue des objets que l'on retrouve dans l'espace de l'intime - mais qui peuvent s'échanger de main à main - dans un espace collectif, destinés à être appréhendé, sous contrainte de gestes barrières ? Comment traiter du vernaculaire et de la communauté élargie d'usage ?
Si nous n'avons pas résolu par l'exposition toutes les hypothèses qui l'auront traversé, ce présent numéro permet de s'attarder posément, et de façon élargie et connexe, sur un nombre certain de questionnement relatif à l'usage, la destination, l'expérimentation, la médiation, la médiatisation, la recherche et le développement, la construction historicisée - artificielle, naïve, ou mensongère - de jalons, l'irruption du politique.
LSD est la revue semestrielle du Signe - Centre national du graphisme.
Quand le Street Art fait son cinéma : Le Street Art puise dans le 7ème Art un goût de la mise en scène et une inspiration sans limite en transfigurant des personnages mythiques. Blanche-Neige gagne en noirceur et perd en candeur avec Goin. La conquête urbaine systémique côtoie des cadres institutionnalisés. A Melbourne, l'essor spontané et désorganisé fait progressivement place à des règles et des codes entre graffeurs. Les fresques monumentales fleurissent aussi avec l'autorisation, voire sur commandes, des bailleurs de murs. Côté talents, nous sommes partis à la rencontre de Speedy Graphito, aux créations sans cesse renouvelées, mais aux styles si reconnaissables, et de Sowat, graffeur converti à la toile en quête d'harmonie figurative. Nous explorons aussi les univers d'Hilda Palafox et de David de la Mano, et le néo-muralisme de Hense. Pour ajouter une touche Pop, nous retrouvons certains de nos héros urbains sous les pinceaux de Greg Guillemin. Street Art, un voyage sans fin.
Les numéros 35 à 37 de la revue critique consacrée au graphisme.
Nº 35 - Un oeil?: le regard des artistes sur le monde moderne 1911-1938.
Auteure?: Sonia de Puineuf.
Dans la production graphique des artistes modernes apparaît de façon récurrente l'image de l'oeil. Celui-ci est souvent traité comme motif autonome, détaché du reste du visage, de surcroît combiné aux inscriptions et signes typographiques. Ces oeuvres sont alors à comprendre comme une mise en scène (ou mise en pages) du regard.
De l'affiche pour l'Exposition internationale de l'Hygiène à Dresde dessinée par le Munichois Franz von Stuck (1911) à la couverture du livre Écriture et photographie dans la publicité photo-montée par le Tchèque Zdenek Rossmann (1938), en passant par l'iconoclaste L'oeil cacodylate de Francis Picabia (1921) qui est une peinture sans peinture, ce riche corpus témoigne d'une évolution notable de sensibilité au sein de l'avant-garde et d'un questionnement sur la justesse de la vision de l'artiste confronté aux évolutions technologiques du monde moderne.
Nº 36 - La photographie suspendue?: Herbert Bayer.
Auteur?: Remi Parcollet.
La tendance consistant à spatialiser la photo-graphie, et plus spécifiquement la photographie documentaire, s'affirme clairement en 1951 à travers les expositions?: The New Landscape de György Kepes au Massachusetts Institute of Technology, Architettura, misura dell'uomo (IXe Triennale de Milan) d'Ernesto N. Rogers, Vittorio Gregotti et Giotto Stoppino, et en 1953 Parallel of Life and Art à l'Institute of Contem-porary Art (ICA) de Londres. Les documentations de ces trois «?displays?» jouent un rôle essentiel sur l'évolution des modes de monstration de la photographie. Elles viennent, comme celles des expositions du MoMA mises en espace par Herbert Bayer, Road to Victory et Airway to Peace, alimenter la réflexion qui se développe magistralement dans l'ouvrage Display de George Nelson, publié en 1956.
Bayer conçoit l'exposition moderne à partir des principes de la New Vision, selon lui elle ne doit pas tenir le spectateur à distance mais l'accompagner et l'englober. En 1961, il compile ses idées sur la conception des expositions dans un article, Aspect du design des expositions et des musées, et prend pour référence l'exposition de l'Obmokhou à Moscou en 1921, où il observe à travers sa documentation visuelle «?qu'une élimination radicale de l'inessentiel a eu lieu?» résultant d'une recherche de la légèreté et de l'apesanteur avec un minimum d'utilisation de matière. Il considère alors qu'il faut?: «?éliminer tous les éléments, structurels et autres, susceptibles de nuire ou d'interférer avec les images elles-mêmes. La solution ultime de ce train de pensée serait l'affichage créé sans aucun effort matériel ou support visible, placé en l'air??[...]?».
Nº 37 - Un polygraphe?: George Nelson.
Auteure?: Catherine Geel.
George Nelson (1908-1986), designer fonctionnaliste américain aux créations lisses, mais aux manifestations, textuelles et visuelles complexes est un cas particulier du modernisme américain, ce que suggèrent les titres de ses productions?: A Problem of Design: How to Kill People (1960), Requiem (1960) ou Elegy in the Junk Yard (1961) indiquent. Pourquoi malgré une production écrite considérable, Nelson n'est-il pas identifié comme critique ou écrivain??
Le premier numéro des Cahiers du centre national du graphisme, sur le thème des relations entre design graphique et féminisme, où il est question de minorités, d'expérimentations formelles et de musique (avec notamment Anja Kaiser, chercheuse, designer graphique et activiste, sur le potentiel de co-conception solidaire du design, et Fabrice Bourlez, invité ici à prolonger sa thèse sur l'incapacité freudienne à imaginer la famille autrement que par l'hétéronormativité).
Au sujet de Chaumont et de son festival, avec pudeur, Vanina Pinter écrivait ceci « La religion graphique est restée entre des mains solides, légitimes, les mains de passations de pouvoir ».
Agir en dehors de ces passations de pouvoir, d'une cooptation d'usage, c'est prendre le risque d'une possible délégitimisation. Agir à la lisière, prendre un autre point d'observation, n'est donc pas sans risques - dans une logique territoriale - mais doit être un absolu dans un contexte global. Lorsqu'à la seconde édition de la Biennale internationale de design graphique, en 2019, nous avons traité d'invisibilisation avec Silvia Baum, Claudia Scheer and Lea Sievertsen [Not a Muse], de la question post-coloniale avec Jonathan Castro, des transformations du capital, de la répercussion sur l'économie d'une discipline avec Tereza Ruller [The Rodina], de l'engagement avec Teresa Sdralevich, nous avons trouvé bien plus d'allié·e·s que d'amateurs d'un « Bingo du Male Tears ».
En ouvrant cette première publication périodique et en l'intitulant « A feminist Issue » autour de la figure d'Anja Kaiser, il s'agit de traiter de design graphique dans une perspective féministe, collaborative et de coconstruction. Perspective à laquelle se sont adjoints Anna Jehle, Juliane Schickedanz, Fabrice Bourlez, Loraine Furter. Le titre de ce présent volume en sous-entend un autre, tel « An Other Feminist Issue » succédant à « Another Feminist Issue », tant les voix sont nombreuses, et nécessitent que l'on s'y attarde avec attention, et précision. Le Signe Design [LSD], dessiné par officeabc, - périodique d'une plateforme de production, de diffusion, de soutien à la création, de dialogue et de médiation entre le champ artistique du graphisme et les publics qu'est le Centre national du graphisme -, est moins un objet de communication qu'un terrain d'étude investi.
Jean-Michel Géridan.
Ce numéro d'étapes se penche sur le travail typographique.
Chaque décennie voit la discipline du dessin de caractère évoluer, agitée par les modes graphiques et les évolutions technologiques de son époque. Le travail des écoles et des instituts de recherche en typographie conditionnent aussi la rigueur et l'originalité des créations qui apparaissent.
Le dossier de ce numéro s'attachera à montrer les évolutions récentes du domaine typographique en s'interrogeant sur le succès des fontes linéales (de type Helvetica) dans les identités de marque, mais aussi sur les contraintes apportées par l'écriture sur des écrans de petite taille et les réseaux sociaux. Plusieurs recherches sur le dessin de caractère seront en outre présentées.
À Vevey, au bord du Léman, dès le 1er novembre 2018, le Musée Jenisch présente une exposition des Cahiers dessinés intitulée « Dessin politique, dessin poétique », qui rassemble près de 70 artistes, classiques et contemporains, célèbres ou méconnus, aussi divers que Rembrandt, Bruegel, Callot, Goya, Daumier, Steinlen, Vallotton, Ensor, Klee, Giacometti, Kentridge, Topor, Siné, Chaval, Sempé ou Folon. Ce n°12 tient lieu de catalogue d'exposition. Avec le concours d'écrivains et de critiques, il invite à réfléchir à deux langages apparemment antinomiques : le dessin politique comme « vision du monde » et le dessin poétique, ici circonscrit à la seule représentation du paysage. Mais les liens entre ces langages sont plus étroits qu'ils n'y paraissent : de nombreux dessinateurs politiques se sont essayé au paysage et de nombreux paysagistes ont exprimé leurs convictions politiques, au risque de politiser la poésie et de poétiser la politique. Cette confrontation nous incite à mieux appréhender la richesse et la complexité de l'art du dessin ; elle est un prétexte à un dialogue inédit.
Terrain de jeu, d'expression et de création autour d'une même couleur, le volume 18 de The Drawer réunit les dessins et les contributions écrites d'une vingtaine d'artistes et de créateurs.
Avec Farah Atassi, Ana Benaroya, Ralph Bürgin, chantalpetit, Holly Coulis, Gregory Cuquel, Jean-Philippe Delhomme, Noël Dolla, Terencio González, Laurent Goumarre, Luke James, Damian Junges, Guillaume Linard Osorio, Marie Maillard, Amando Marino, Pierre-Louis Mascia, Paul Mignard, Henriette von Muenchhausen, Gabriel Orozco, Tessa Perutz, Lee Quiñones, Mira Schor, Saul Steinberg, Maxime Thieffine, Yorgo Tloupas.
Revue constituée de dessins et consacrée au dessin, The Drawer laisse la parole et le champ - presque - libre aux seuls « dessinateurs », réunissant semestriellement les dessins et les contributions écrites d'une trentaine d'artistes et de créateurs.
En anglais, « the drawer » signifie « le tiroir ». Il désigne aussi « celui qui dessine ». Assumant la polysémie de son titre, la revue The Drawer pourrait donc s'envisager comme un « tiroir à dessins ». Ce qu'elle est d'une certaine façon : revue entièrement constituée de dessins et consacrée au dessin, que l'on peut ouvrir et refermer à loisir, propice enfin aux associations les plus inattendues, The Drawer porte donc bien son nom.
Monomaniaque, The Drawer n'en est pas moins ouverte d'esprit : tous les dessins, pourvu qu'ils soient bons, et tous les dessinateurs, l'intéressent. Célébrant la pratique du dessin dans sa dimension la plus large, The Drawer mêle donc aussi bien des contributions d'artistes (plasticiens, illustrateurs, designers, architectes) que celles de créateurs moins attendus (chanteurs, écrivains, musiciens, chorégraphes, réalisateurs). Leur point commun : un même goût et une même pratique du dessin.
Semestrielle, The Drawer est aussi thématique. Chaque numéro prend comme point de départ le titre d'une oeuvre littéraire, cinématographique ou musicale, choisi pour son potentiel créatif et/ou fantasmatique (volume 1 : Les Temps modernes, volume 2 : La Métamorphose, etc.). Chaque contributeur est invité à s'y soumettre et chaque dessin publié, qu'il soit déjà existant ou spécialement réalisé pour l'occasion, s'y rapporte.
Terrain de jeu, d'expression et de création autour d'une thématique commune, The Drawer renseigne donc aussi bien sur la richesse plastique et graphique du dessin aujourd'hui que sur les artistes et personnalités invités également à répondre à une série de questions. Pourquoi dessiner ? Que dessiner ? Dessins ratés ?...
Visuelle avant tout, davantage préoccupée de typographie que de texte, The Drawer se lit moins qu'elle ne se regarde, se feuillette, se compulse. Tiroir à dessins, exposition portative, cabinet d'art graphique miniature, The Drawer n'a d'autre ambition que celle du partage des miracles et des plaisirs du dessin.
Artisanale et 100 % faite main, elle est le fruit du travail d'une petite équipe passionnée de dessin : Sophie Toulouse, directrice artistique et Barbara Soyer, active dans le champ de l'édition et de l'art contemporain.
The Drawer est également une plate-forme éditoriale pour la publication d'ouvrages monographiques.
Parce que les commanditaires (directeurs ou responsables de communications des musées) sortaient des logiques commerciales et marketing, l'ambition et la radicalité graphique y étaient accueillies avec enthousiasme. Alors que les structures publiques dédiées à l'art contemporain doivent aujourd'hui de plus en plus justifier leurs financements et le nombre de leurs visiteurs, de nouvelles dynamiques se mettent en place. Il s'agit désormais d'attirer un public plus large avec des codes graphiques plus consensuels. Ailleurs les fondations privées semblent se permettre plus d'audace.À travers l'analyse de l'identité visuelle et des techniques de communications de ces structures, le dossier s'attachera à comprendre les enjeux d'un tel écosystème. Nous essaierons ensuite de recenser les différentes formes de frictions entre design graphique et art contemporain, alors que les professions des deux champs redéfinissent des contours toujours plus larges, et se nourrissent réciproquement.
Sur fond de crises e´cologique et e´conomique, les GAFA continuent leur longue conque^te du secteur nume´rique, quand la nume´risation s'insinue chaque jour un peu plus dans notre quotidien. Si la de´fiance envers ces quelques mastodontes s'est accrue avec plusieurs scandales -citons l'affaire Cambridge Analytica avec la divulgation des donne´es de millions de comptes Facebook, les soupc¸ons d'inge´rence de la Russie dans les e´lections ame´ricaines qui ont amene´ Mark Zuckerberg a` s'expliquer devant le Congre`s ame´ricain, ou encore l'optimisation fiscale des GAFA-, la majorite´ des utilisateurs y reste subordonne´e.
Les innovations technologiques sont rachete´es les unes apre`s les autres par une poigne´e d'acteurs qui de´tient aussi, gra^ce a` ses re´seaux sociaux, un potentiel d'influence massif et international sur le grand public. La re´alite´ augmente´e n'e´chappe pas a` la re`gle. Au-dela` des potentialite´s d'expe´rimentation qu'elle offre pour les designers, il est sage d'e´couter Tim Cook, le directeur ge´ne´ral d'Apple lorsqu'il de´clare que biento^t, nous ne pourrons plus nous en passer, au me^me titre que pour nos smartphones.
La question n'est sans doute plus de savoir s'il est vraiment ne´cessaire d'absorber une nouvelle re´volution technologique mais bien de comprendre, s'il est impossible d'y e´chapper, comment ne pas en devenir esclave, et de´finir des usages intelligents et respectueux de tous.
Chaque anne´e, on pose en moyenne 100000kilome`tres de ca^bles transportant l'information dans le monde, ceci avec le financement grandissant des ge´ants de l'Internet. Tapies sous les oce´ans, sous des formes apparentes de gratuite et une tre`s discutable « liberte´ » d'information, les autoroutes de l'information alimentent nos esprits et nos pratiques en flux continu. Mais revenons, a` une e´chelle plus raisonnable, quelques anne´es en arrie`re et sur la terre ferme...
En 2005, le gouvernement franc¸ais privatisait les autoroutes du territoire. Aujourd'hui, les «gilets jaunes» sont dans la rue. N'oublions pas que les voies rapides vont parfois plus loin que ce que nos yeux nous permettent de voir.
Roven numéro 15 est entièrement consacré au liens entre dessin et son.
Au sommaire : du dessin au son et réciproquement (Tracer l'inarticulé par Marie Cantos, Le sténographe et la mécanographe par Damien Simon, entretien avec Félicia Atkinson, Hendrik Hegray et Rainier Lericolais par Guillaume Constantin, la pratique du dessin chez Max Neuhaus par Matthieu Saladin, « C'est ce qui arrive quand on ne s'exerce pas à la maison », ou l'épanouissement d'une musique rarement entendue par Maike Aden, « L'oreille cherche à voir », entretien avec Benjamin L. Aman par Julie Ramos) ; portfolios (Clarissa Baumann, Lars Fredrikson, Alex Chevallier, Daphné Oram, Dick Higgins, Sandrine Morgante, Bernard Pourrière, Collectif Void, Linda Karshan, Atsunobu Kohira, Alice Anderson, Morgan Patimo, Sara Wallgren, Felix Pinquier) ; contributions artistiques (Farah Khelil, Élie Godard, Benjamin L. Aman).
Roven est une revue critique sur le dessin contemporain, annuelle (à partir de 2015), éditée par Roven éditions.
Le dessin occupe aujourd'hui une place très importante dans le paysage de l'art contemporain international. La pratique du dessin est relayée par des institutions ou des individus qui y consacrent leurs collections, par des foires et des galeries spécialisées, par des expositions thématiques. Dans ce contexte fort, Roven est la première revue critique française à dédier son contenu au dessin contemporain.
Roven aborde les multiples pratiques du dessin : le dessin dit « traditionnel » et, dans un sens plus large, le dessin sous toutes ses formes. Que le dessin existe de façon autonome ou qu'il soit une étape du processus créatif, il est un réel laboratoire de création, étroitement lié à toutes les disciplines et à tous les supports. L'approche critique de Roven met en valeur la manière dont le dessin est pratiqué, utilisé, détourné, référencé, afin de stimuler le dialogue sur ce support et plus largement sur l'art contemporain.
Roven est conçue autour d'un rubriquage comportant des interventions d'un ou plusieurs artistes qui s'intègrent tout au long des pages de la revue, un article de fond à caractère scientifique, une intervention libre d'un artiste, d'un commissaire ou d'un critique d'art invité, un grand entretien consacré à un artiste international, un focus sur un dessin historique, un dossier thématique, un gros plan sur une collection de dessins sous la forme d'un entretien, un portfolio d'un jeune artiste, une sélection bibliographique par une personnalité du monde de l'art et des articles sur des artistes émergents et confirmés, français et étrangers.
Roven éditions publie également des ouvrages monographiques (voir la rubrique éditeurs).
Comme le rite initiatique, le moment du diplôme marque le passage entre une période vouée à l'acquisition des connaissances et une autre dédiée à leur application. Il est une frontière entre un monde ou l'expérimentation, l'erreur, la remise en cause, la destruction sont encouragés, et un univers dans lequel la maîtrise des compétences et le contrôle de soi constituent des jalons essentiels.
Fidèle à ce rendez vous annuel, la rédaction du magazine a sélectionné pour ce numéro spécial, 50 projets de diplômes européens issus des écoles d'art, de design et de communication. Ils renseignent sur les préoccupations et les motivations des futurs graphistes et designers et dessinent d'ores et déjà les contours du monde à venir.
L'ornement et le floral ont une histoire commune. Les façades des bâtiments, le mobilier ou encore les pages de nos livres en témoignent. Le peintre, graphiste et dessinateur de caractères Georges Auriol en avait fait ses spécialités.
Ce numéro d'étapes s'attachera à comprendre comment ces deux ingrédients des arts décoratifs ont évolué jusqu'à aujourd'hui, ensemble et séparément. Dans certains champs, comme dans l'architecture, l'ornement s'est détaché de toute allusion végétale, confronté au dogme moderniste. En revanche, l'utilisation des fleurs et du vivant conditionnent un renouveau du design et de l'image dans d'autres domaines.
Le premier numéro de la revue Bagarres (The Drawer & l'École d'Art), faite de contraintes et de règles du jeu.
« En anglais, Bagarres signifie « a noisy brawl, a rumble », et c'est bien ce dont il s'agit ici ; un bruit qui dérange joyeusement nos habitudes pour donner à penser l'art autrement - un poil de travers, en biais -, le décomplexer un peu, s'amuser surtout.
Alors pourquoi Bagarres ?
Par association d'idées sans doute, comme dans la section ACCROCHAGE où 40 artistes se répondent par concaténation. Parce que se chamailler, c'est être ensemble, faire corps, comme dans la section JOUTE dans laquelle on vous livrele récit d'une expérience artistique commune. C'est aussi tisser des liens, partager, comme dans la section BATAILLE où les artistes s'approprient une oeuvre anonyme dans la joie, et pour notre plus grand plaisir. C'est encore créer à plusieurs, comme dans la section CARTEL qui provoque de nouvelles collaborations, de nouvelles oeuvres, inventant des couples éphémères ou pas. Mélanger les récits enfin, comme dans RIPOSTE où les artistes répondent en image à un texte littéraire tout spécialement écrit pour Bagarres. C'est à travers une série de règles du jeu donc, drôlement sérieux et on l'espère sérieusement drôle, que l'on a pensé Bagarres. Un ouvroir de création potentiel, une revue libre et sérieusement légère, où "l'oeuvre d'art est ce qui ne sert à rien" et qui nous est tellement indispensable. » Sophie Toulouse Avec Abagail Assor, Gilles Barbier, Julien Berthier, Cecilia Bengolea, Cornelius De Bill Baboul, Pauline Bonnet, Mike Boursheid, Alain Bublex, Camille Chastang, Anne Colomes, Lauren Coullard, Jozsef Csato, Idir Davaine, Guillaume Dégé, Lou Doillon, Agathe Dos Santos, Julie Dubos, Heloise Farago, Stéphane Foenkinos, Yoann Estevenin, Jacques Floret, Valentine Gardiennet, Sébastien Gouju, Aurélie Gravas, Philippe Hallais (Low Jack), Sarah Haug, Luke James, Thierry Lagalla, Julie Le Guern, Alexandre & Florentine Lamarche-Ovize, Gaspard Laurent, Seulgi Lee, Gil Lesage, José Lévy, Stéphane Manel, Clémence Mauger, Myriam Mechita, Jan Melka, Marine Pascal, Olivier Passieux, Charles Petit, Jeremy Piningre, Delphine Raoult, Caroline Rennequin, Florence Reymond, Antoine Roegiers, Stephane Sautour, Claus Georg Stabe, Samuel Trenquier, Vincent Villard, Adele Vivet, Virginie Yassef, Taline Zabounian, Romain Zacchi, Janna Zhirri.
La Tranchée Racine devient hebdomadaire pour 42 numéros à l'occasion de l'exposition de Stéphane Blanquet à la Halle Saint Pierre, Paris, de septembre 2020 à janvier 2022 : un projet fou qui entend constituer un vaste panel de l'art brut, du dessin et de l'art contemporains au rythme d'un numéro par semaine pendant plus d'un an, chacun rassemblant 12 images géantes en couleurs sélectionnées par Blanquet.
Avec Paul Kooiker, Sam Bornstein, Anne Marie Grgich, Paco Pomet, Jason Barnett, Lavar Munroe, Mario Maplé, Didier Estival, El Rotringo, Margot, Lily Bull, Makiko Furuichi.
La Tranchée Racine devient hebdomadaire pour 42 numéros à l'occasion de l'exposition de Stéphane Blanquet à la Halle Saint Pierre, Paris, de septembre 2020 à janvier 2022 : un projet fou qui entend constituer un vaste panel de l'art brut, du dessin et de l'art contemporains au rythme d'un numéro par semaine pendant plus d'un an, chacun rassemblant 12 images géantes en couleurs sélectionnées par Blanquet.
Avec Serpil Yildiz, Alice de Montparnasse, Alan Doyle, Claude Cahun, Michael David Volkmer, Elina Merenmies, Kiki Smith, Martin Wilner, Gregory Forstner, Colin Raff, Toño Camuñas, Genesis P-Orridge.
Les numéros 10 à 12 de la revue de design graphique, autour de Robert Brownjohn, Klaus Scherübel, Julia Born, Simon Starling et Poster of Girl, Revue Emmanuelle.
N° 10 : Une ligne?: Robert Brownjohn. Auteur?: Étienne Hervy, Natasha Leluc.
La figure de Robert Brownjohn oscille entre New York et Londres, elle tangue entre les années 1950 et les années 1960, elle jongle encore, dans la profusion de sa production, entre les jeux typographiques et les essais photographiques, les identités sur entête de lettres et les installations publicitaires, le packaging en forme de projet refusé et le générique devenu archétype du film d'espionnage. Vascillant sans cesse entre la vie et les idées, la trajectoire de l'élève prodige de Moholy-Nagy devenu le designer prodigue du swinging London est une ligne qui n'en finit pas de finir. Qu'il ait trop brillé ou trop brûlé, ce génie ingérable effarouche les yeux de l'histoire qui préfère regarder ailleurs pour ne pas effaroucher les enfants sages. Alors qu'importe l'histoire pourvu qu'à la fin ce soit signé Love B.J.
Ce 10e numéro de la Revue Faire contient contient des aquarelles originales des travaux de Robert Brownjohn par Natasha Leluc.
N° 11 : Une exposition imprimée?: vol.19 de Klaus Scherübel et Title of the Show de Julia Born, THEREHERETHENTHERE de Simon Starling. Auteur?: Jérôme Dupeyrat.
Il s'agira à travers ce texte d'observer et d'analyser comment la pratique de certains artistes et designers graphiques se construit dans une relation de réciprocité entre la pratique de l'édition et celle de l'exposition, spécifiquement selon deux modalités?:
- L'exposition conçue comme un processus éditorial, selon un déplacement vers l'espace d'exposition de logiques d'écritures et de mise en forme ayant leur origine dans l'espace du livre.
- Le catalogue d'exposition considéré comme espace et comme mode d'amplification du travail artistique et curatorial, au-delà des stricts enjeux documentaires et critiques habituellement dévolus à ce type de publications.
Le texte se développera à partir de cas concrets, et portera plus particulièrement sur Julia Born en regardant Jérôme Saint-Loubert Bié, Klaus Scherübel, Yann Sérandour et Simon Starling, tout en inscrivant l'analyse de leur travail dans une histoire étendue, allant du phénomène du «livre galerie» au XVIIe siècle jusqu'à l'oeuvre de Marcel Broodthaers.
N° 12 : Une revue?: Poster of Girl, Revue Emmanuelle. Auteure?: Catherine Guiral.
Au premier mitan du XVIIe siècle, le médecin français Théophraste Renaudot lance un périodique, La Gazette. Y apparaissent les premières «?publicités?». Le sens initial donné à ce terme est celui de rendre public et Renaudot, personnage aux activités multiples, s'emploie alors à appliquer son adage: «?car tout ainsi que l'ignorance oste le désir, estant impossible de souhaitter ce qu'on ne cognoist pas, de mesme la cognoissance des choses nous en ameine l'envie.?» Ces relations syllogiques et paradoxales entre stimulation du désir, masque de l'ignorance et envie amèneront à explorer les tensions existant entre public, publicité et érotisme. En s'appuyant sur l'apparition des magazines dits «?porno?», en particulier le magazine Emmanuelle (lancé par les éditions Opta - Office de Publicité Technique et Artistique - en 1974), Poster of Girl déshabillera la «?masculinité héroïque?», pour employer l'expression de la philosophe Beatriz Preciado, tout en explorant ce que pouvait être un «?magazine de plaisir?» (sous-titre à Emmanuelle) à la lumière confrontante des techniques contemporaines de rhabillement.
Déplier Emmanuelle c'est donc ouvrir des lignes de fuite qui d'une révolution de l'imprimé à une révolution culturelle, dévoilent les formes habiles, mercantiles ou critiques dont se drape eros.