Friand de drames sanglants et soucieux d'explorer les replis les plus noirs de l'âme humaine, Sénèque choisit de faire de ce personnage de magicienne infanticide au parcours jalonné de crimes abominables l'archétype du monstre, mais un monstre que la raison philosophique et religieuse doit expliquer.
Chacune des nouvelles de ce recueil offre une vision intense et poétique de la Galice et des Galiciens, ce peuple de paysans et de pêcheurs habitués depuis toujours au dur combat contre la misère et les intempéries. Rivas fait entendre leurs voix et, avec un respect sans faille pour la fragilité des hommes, dessine en profondeur la trame variable des rêves et des peurs qui donne une forme à leur existence. Dans La langue des papillons, l'amour et la fidélité d'un petit garçon pour son maître d'école, qui lui a fait découvrir, notamment que les papillons avaient une langue entortillée, fait infléchir le cours de l'histoire contre la trahison et la lâcheté de tout un village.
Écrit au tournant des XIVe-XVe siècles par un auteur dont l'identité demeure incertaine, Les Quinze Joies du mariage - qui se lisent comme un seul récit ou quinze histoires courtes - forment une savoureuse satire de la guerre des sexes. À la première place : la femme. C'est elle qui mène la danse, faisant de cette comédie de moeurs un témoignage exceptionnel sur la vie de couple, le désir féminin et la société du Moyen Âge.
Dans ce recueil de nouvelles - l'un des premiers en langue française -, la parole prime. Dialogues piquants, mots à double-entente, commentaires satiriques : l'ironie et l'ambiguïté du propos font des Quinze Joies du mariage une oeuvre singulière, dont on ne peut dégager aucune morale ni aucun sens univoque. La traduction, présentée en regard du texte original, restitue la saveur du lexique, la subtilité de la polysémie, la force de la syntaxe. Rendant vive la langue médiévale, elle permet de saisir l'incroyable modernité de ce texte jubilatoire.
Ils étaient deux «enfants» qui s'aimaient tant. Aucassin, le fils du comte de Beaucaire, est amoureux fou de Nicolette, une jeune prisonnière d'origine sarrasine. Mais cette idylle n'a d'abord rien d'une partie de plaisir dans un monde féodal insensible au miracle de l'amour. Et puis quels mystères cache donc Nicolette? De cette initiation poétique et juvénile à l'amour naît au XIII? siècle la première et unique chantefable de la littérature médiévale qui fait dialoguer prose et vers, musique et récit, réalité et fantaisie, féminité et féerie.
Parmi les cent nouvelles du Décaméron, en voici neuf dont le thème central est l'amour. Sous la plume de Boccace, les amours heureuses ou contrariées se succèdent tantôt humoristiques, tantôt tragiques, toujours émouvantes et séduisantes.Humaniste et fin connaisseur des élans du coeur, Boccace fait revivre une Italie baroque et passionnée.
«Comment situer Les filles du pasteur dans l'oeuvre de Lawrence ? Ce n'est qu'une nouvelle, mais Lawrence est un maître reconnu de ce genre. Dans la célèbre étude de 1953, Lawrence romancier, le critique F. R. Leavis lui consacre un chapitre entier. Par sa construction, c'est presque un roman et on y trouve en raccourci les thèmes et les intuitions des oeuvres de la première période, avec cette profondeur d'observation qui nous force à reconnaître la vérité des personnages, alors même qu'ils se comportent à l'inverse des stéréotypes dont nous avons l'habitude.»Bernard Jean.