le comte molé (1781-1855) est bien connu des historiens du premier empire, de la restauration et de la monarchie de juillet ultime héritier de la plus illustre des familles de robe, distingué par napoléon, il a poursuivi une brillante carrière de " grand commis ", qui le conduisit au ministère des affaires étrangères, puis à la présidence du conseil.
mais ce personnage officiel dissimule une personnalité aussi complexe qu'attachante. mathieu molé commença par être un adolescent solitaire, introverti, à la sensibilité frémissante, que le cauchemar de la terreur obligea de bonne heure à ne compter que sur lui-même : c'est ce que nous révèle la première partie de ses mémoires, retrouvée en 1939. ces souvenirs de jeunesse nous apprennent ce que fut le dur apprentissage de la vie dans la france renaissante du directoire.
ils nous offrent enfin un tableau contrasté de la période consulaire : bonaparte ouvre le siècle nouveau, oú vont apparaître de nouvelles étoiles montantes (ainsi chateaubriand, sur lequel molé apporte un témoignage incisif).
Le nom d'un seul être symbolise rarement une époque. C'est pourtant le cas de Barras : il demeure l'homme du Directoire, régime sans grande autorité, succédant à la Terreur et dont la liberté de moeurs a été jugée sévèrement. Il passe surtout pour l'amant de Joséphine de Beauharnais qu'il a jetée dans les bras de Bonaparte, dont il a assuré la carrière avant que celui-ci ne l'évince du pouvoir. Aventurier, jouisseur corrompu, vivant dans un luxe effréné, cet aristocrate provençal rallié à la Révolution s'impose comme l'un de ceux qui mirent fin au pouvoir de Robespierre et permirent à la République de survivre quatre ans encore, au long d'une sorte de principat exercé au milieu des orages, avant l'établissement du Consulat et de l'Empire. Proche de la jeune génération romantique lorsqu'il se mit à écrire ses Mémoires, il prit conscience de l'intérêt romanesque de ses souvenirs : sa jeunesse aventureuse, ses relations avec Mme de La Motte dans l'affaire du Collier, sa visite chez Robespierre au printemps 1794, sa découverte horrifiée de l'enfant du Temple, le récit détaillé du 9 Thermidor, ses rencontres avec Mme de Staël, Talleyrand, Fouché...
En 1777, quand la promenade des Champs-Elysées devient un lieu public et que « tout Paris y est », le comte d'Angiviller, directeur des Bâtiments du roi, décide de la doter d'un gardien, fort d'une petite troupe de quatre soldats. Il les choisit parmi des militaires sûrs, les troupes suisses, et nomme à leur tête Ferdinand de Federici, originaire des Grisons, homme dévoué, zélé, d'extraction modeste, qui va faire de cette promenade sa « chose ».
Chaque semaine, Federici écrit un « rapport », décrivant ses actions de police et son lien de plus en plus affectif à cet endroit entre ville et campagne, fréquenté par les aristocrates comme par les pauvres hères, lieu des jeux, des loisirs, des promenades et des parades, espace de la séduction, de la convoitise, du voyeurisme, mais aussi de l'émeute et de la violence. Les querelles, les duels à l'épée ou au pistolet, les batailles collectives, les jeux de barres interdits, les chapardages, les émeutes d'étudiants, les ventes à la sauvette, les attroupements autour des carrosses, les dragues de prostituées et les « agissements des pédérastes », sont le pain quotidien de la garde des Champs-Elysées.
Federici et ses hommes sont les rois du flagrant délit: ils surprennent la vie de Paris sur le vif, la ville la plus populaire comme la plus mondaine. A chaque rapport, de son écriture vive, colorée, réaliste, Federici croque des scènes qui ressemblent à des esquisses de peintre, aux zébrures de la vie quotidienne du XVIIIe siècle, nous donnant des informations à la fois banales et captivantes.
Dans les Mémoires de l'abbé Morellet revit un microcosme qui, à Paris, rassemble philosophes, gens du monde et gens " en place ".
Quelques dizaines de salons, quelques cafés, deux ou trois sages de théâtre, les Tuileries et l'Opéra : voilà l'univers. Morellet fait le récit d'une existence intimement mêlée à la vie littéraire et artistique de ces quarante ou cinquante années qui furent sans doute les plus belles de notre histoire. La description des " années heureuses " qui précèdent la Révolution nous apporte un des témoignages les plus riches et les plus complets qui soient.
Nous voyons Mme Geoffrin sourire et Diderot s'envelopper dans sa robe de chambre pour contempler, goguenard, deux prêtres disputer d'athéisme ; Mlle de Lespinasse flatter ses visiteurs pour les faire parler et le baron d'Holbach, venimeux, alimenter le " complot " contre J.-J. Rousseau... Poètes, musiciens, journalistes, peintres, " amateurs ", hommes de lettres de toute espèce composent des tableaux colorés où se mesurent les nostalgies et les regrets de toute une époque détruite par la Révolution.
L'aspect le plus original des mémoires de la baronne d'oberkirch réside sans doute dans le tableau fidèle qu'elle nous donne d'abord de la vie au xviiie siècle dans une province française au statut très particulier : l'alsace, son pays natal.
Elle nous raconte avec fraîcheur et esprit ses séjours à strasbourg - le strasbourg de goethe et du cardinal de rohan -, et ses visites à la cour de montbéliard oú la princesse dorothée de wurtemberg était son " amie de coeur ". c'est pour retrouver celle-ci, devenue grande-duchesse de russie et qui faisait en france un voyage semi-officiel avec son époux, que madame d'oberkirch se rend pour la première fois à paris, en 1782.
Elle rédige alors son journal qui est la partie la plus célèbre des mémoires. tous les historiens des moeurs avant la révolution connaissent cette chronique savoureuse oú défilent rois et princes, gens de lettres et magiciens, coiffeurs et modistes. les anecdotes alternent avec les récits et les mots historiques. comme elle le dit elle-même : " l'histoire se compose aussi de ces détails ; ils peignent l'époque.
".
ces mémoires datent de 1759, l'année de candide.
jamais les petits violons de m. de voltaire n'ont fait entendre musique plus vive et plus entraînante. mais que le lecteur n'attende pas la moindre confidence. qu'il n'attende même pas un récit complet des événements auxquels voltaire fut mêlé dans la période qu'il raconte. s'il feint d'écrire son autobiographie, son propos est autre : il procède à un règlement de comptes. dans son esprit, ses mémoires ne doivent pas tant servir "à la vie de m.
de voltaire" qu'à la vie du roi frédéric ii de prusse. ce livre a d'ailleurs été autrefois édité sous le titre vie privée du roi de prusse. le mélange de ressentiment et d'admiration est évident. le ressentiment n'a pas rendu voltaire injuste : il n'a fait qu'aiguiser sa lucidité. le texte est suivi d'un choix de lettres qui donnent un autre éclairage sur ce que l'on a appelé l'aventure prussienne de voltaire.
cette édition permet de se faire une idée complète de ce que furent les relations du poète et du roi.
C'est en 1919 que Johnston devint le tuteur de P'u-Yi, le dernier Empereur de la dynastie Ch'ing qui, sans aucun pouvoir politique, vivait encore dans la Cité interdite avec une cour, des serviteurs et toutes les préséances qui étaient dues à son rang. Johnston bénéficiait d'un traitement de faveur particulier : lorsqu'il entrait dans une pièce où se trouvait l'Empereur, ce dernier devait se lever et attendre qu'il se fût assis. Ce professeur anglais raconte ses journées d'enseignement avec P'u-Yi, certains de ses traits de caractère, son intelligence et son intérêt pour la politique de la toute nouvelle République. Johnston nous donne une vision très intéressante de la vie de cour à l'intérieur de la Cité interdite, toujours avec un souci d'historien de la pensée philosophique ou politique chinoise. C'est de la Cité interdite - où arrivaient journaux et messagers de toute la Chine - que Johnston voyait se mettre en place les rivalités entre partis, factions, et personnalités diverses, jusqu'à la chute de l'Empereur.
« Faites l'amour, pas la guerre » : telle n'aurait certainement pas été la devise du marquis de Valfons. Si l'on en croit ses Souvenirs, il a autant fait l'amour que la guerre. Et toujours dans la joie. Né à Nîmes en 1710, ce petit gentilhomme languedocien embrasse simultanément la carrière des armes et celle d'un don Juan aux aventures piquantes, que lui facilitent ses fréquents séjours à Versailles. A vingt ans, il est déjà au fait des secrets de la Cour. Quasi incognito, il assiste aux débuts de la liaison de Louis XV avec madame de Pompadour. Chose rare, il plaît aux femmes sans se faire haïr des hommes, d'où le nombre de ses amis aussi élevé que celui de ses maîtresses, qu'il désire, qu'il aime à sa façon, celle d'un libertin accompli. Aide de camp préféré du maréchal de Saxe, distingué par le roi et les ministres, il devient l'un des gentilshommes les plus répandus dans le monde. Consécration suprême : le monarque l'invite aux soupers des petits cabinets. Mais il ne doit pas à ses seuls talents de courtisan son avancement rapide dans l'armée. Sa bravoure, son intelligence de la tactique, son humanité à l'égard des soldats justifient ses promotions : le militaire philosophe se cachait sous les atours du petit marquis. Troussés d'une plume alerte et spirituelle, ses Souvenirs sont l'une des plus vivantes chroniques de la cour au XVIIIe siècle.
En 1739, charles de brosses, âgé de trente ans, conseiller au parlement de bourgogne, part avec un groupe de gentilshommes à la découverte de l'italie.
Pendant une année, il adresse à ses amis et parents de dijon des lettres si appréciées qu'on en fit des copies. a son retour, le futur président travaille à partir de sa correspondance afin de remanier ces lettres, qui furent éditées pour la première fois en 1799, ces " lettres familières " constituent un des plus charmants récits de voyage en italie qu'un écrivain français nous ait laissé. charles de brosses est libertin, cultivé, ironique, fin observateur et décrit brillamment les moeurs, les événements du temps et l'italie de toujours, celle des arts.
Sophie wilhelmine, comme son frère frédéric ii, aimait les décorations rococo, les chinoiseries, les ornements capricieux, peints ou sculptés, avec beaucoup de feuillages, de fleurs, de perroquets, de guirlandes et de rubans.
La plume à la main, elle devenait autre : un mémorialiste féroce, réaliste, sans pitié, qui, à distance, effarouchait sainte-beuve. les mémoires de la margrave ne se rapportent qu'à sa jeunesse et à son mariage. c'est le tableau le plus vivant, le plus coloré et certainement le plus exact de la cour prussienne au temps du terrible roi-sergent, frédéric-guillaume ier, le collectionneur de grenadiers géants.
C'est aussi le tableau de la petite cour de bayreuth, assez misérable par la faute d'une mauvaise administration, avec un vieux prince ivrogne, qui était néanmoins populaire, parce que son seul plaisir était d'aller au cabaret. ces mémoires font penser parfois au plus féroce saint-simon. ils font découvrir une allemagne que nous ne connaissons guère, et aussi un écrivain français pittoresque, amusant et cruel.
canler est un ancêtre du commissaire maigret, à l'époque oú s'organisait la brigade de sûreté qui devait devenir la police judiciaire du quai des orfèvres.
ses mémoires sont indispensables à tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la police en france. on y trouvera une exacte description du monde du crime dans la première moitié du xixe siècle et le récit de maintes affaires célèbres. ce contemporain d'eugène sue nous donne à lire de nouveaux mystères de paris oú tout est vrai. camer nous renseigne aussi sur les réalités quotidiennes de son temps, aux divers échelons de la société, et sur les événements historiques transfigurés par la légende.
témoin privilégié des divers régimes qui se sont succédé au premier et au second empire, il dévoile les dessous de la vie politique : menées des agents provocateurs, épurations, complots, attentats, émeutes, révolutions. ce n'est pas l'aspect le moins passionnant de ces mémoires.
Le 24 février 1690, une escadre de six vaisseaux appareille de lorient pour pondichéry.
Sa mission : relancer le commerce des indes et donner la chasse aux vaisseaux anglais et hollandais. ses aventures, batailles, tempêtes, peste, escales, retour par la martinique, vont trouver un reporter exceptionnel : robert challe, le plus grand écrivain français de la période 1680-1715. resté inconnu par goût de l'anonymat, il a été exhumé par frédéric deloffre. son journal paraît ici intégralement, éclairé d'un commentaire attentif.
Rapportés au fil des jours, les événements gagnent en tension dramatique : tragiques comme la mort du capitaine ; souriants comme l'aventure, délicatement contée, de l'auteur avec une esclave persane de pondichéry ; émouvants comme la fin d'une petite guenon, blessée avec son faon par un chasseur, dont la mort arrache des larmes aux plus endurcis. enrichi de réflexions de tout ordre, de mots d'humeur, d'observations ethnologiques, le journal d'un voyage fait aux indes orientales est le chef-d'oeuvre inattendu du grand siècle.
De 1836 à 1848, delphine de girardin a publié dans la presse, un quotidien dirigé par son mari emile de girardin, un feuilleton hebdomadaire, " courrier de paris ", sous le pseudonyme du vicomte de launay.
Célèbre depuis son enfance, elle était la fille de sophie gay, elle-même ex-merveilleuse et auteur d'anatole, qu'aimait napoléon. après son mariage, delphine de girardin reçut le tout-paris des lettres et des arts : balzac, dumas, eugène sue, théophile gautier, etc. on ne pouvait rêver meilleur observateur pour tenir cette chronique du monde à la mode. ces lettres, dont le mercure de france publie le texte intégral, sont un reportage au jour le jour sur la vie parisienne au temps de louis-philippe, le pendant idéal aux mémoires de la comtesse de boigne.
Né en 1829 à nieul, près de la rochelle, paul-emile lafontaine fit carrière dans la marine marchande.
A partir de 185o, il effectua divers voyages au long cours en amérique du sud et du nord, en asie, en afrique et dans la méditerranée. il rédigea campagne des mers du sud sur le seignelay oú il était officier. ce croiseur navigua pendant quatre ans dans le pacifique, de la terre de feu à san francisco, avec de longues stations au chili et au pérou, mais il sillonna surtout l'océanie. républicain convaincu, résolument anticlérical, lafontaine fut aux premières loges pour observer le développement enfiévré du chili, le sort de l'ile de pâques, la prise de possession réussie de tahiti ou de futuna par la france.
Son récit est également passionnant d'un point de vue ethnologique et sociologique : il assista aux fêtes de la reine pomaré, il découvrit la vie misérable des indiens de terre de feu. anecdotes prises sur le vif et scènes cruellement cocasses : ce récit a l'étoffe des grands romans d'aventures.
Petite-fille d'Henri IV, cousine germaine de Louis XIV, Anne-Marie-Louise d'Orléans, duchesse de Montpensier, née en 1627, est le plus beau parti du royaume, mais son fol engagement dans la Fronde brise ses ambitions et ses projets matrimoniaux. Pardonnée par Louis XIV, elle retrouvera sa place auprès du roi après un long exil. Cependant, une malheureuse histoire d'amour, qui fera les gorges chaudes de la cour, ridiculisera cette femme qui méritait d'être aimée. Les Mémoires qu'elle a laissés ont le privilège de la rareté : les princes se racontent rarement et Mademoiselle est la première mémorialiste à s'exprimer en son nom propre. Ses souvenirs sont de véritables confessions, où elle n'hésite pas à livrer ses états d'âme avec une émouvante sincérité. Elle s'étend longuement sur ses goûts, ses habitudes, ses caprices, ses peines de coeur ; elle démêle les intrigues de l'entourage royal, révèle des secrets d'alcôve, et dévoile ce que les grands pensent du peuple. Ce classique de la littérature française demeure un témoignage capital sur la sensibilité féminine au XVIIe siècle.
Elizabeth Berkeley, née en 1750, près de Londres, était la plus jeune fille du comte de Berkeley. Très tôt, elle voyagea en France, elle connut de précoces succès. En 1767, elle épousa Guillaume, comte de Craven ; elle en eut sept enfants. Élizabeth retourna en France, parcourut l'Italie et l'Autriche... Elle savait observer et accumula des notes qu'elle devait utiliser plus tard. En 1781, séparée de son mari, elle se remit à voyager : la Crimée, la Grèce, la Turquie, la Russie, le Portugal et l'Espagne... Plus tard, compromise par sa liaison avec le comte de Guines, ambassadeur de France à Londres, elle faillit être enfermée. À la mort de son second mari, en 1806, le margrave Christian, Élizabeth voyagea à nouveau, après une dernière grande passion, pour Tilly, cette fois ; et mourut à Naples en 1828, après avoir consacré ses vingt dernières années à la littérature. Mémoires mondains, certes, mais aussi mémoires de femme, ceux d'Élizabeth Craven, princesse de Berkeley, rejoignent des préoccupations très modernes sur l'indépendance et la liberté. Toutes ces réflexions se croisent avec la peinture d'un être aventureux, aventurier, et la description d'un monde disparu qui nous fascine encore.
Fille d'Alexandre et de Joséphine de Beauharnais, belle-fille de Napoléon, Hortense devint également la belle-soeur de l'empereur en épousant Louis Bonaparte, futur roi de Hollande. Exilée après Waterloo, elle s'érigea en gardienne de l'épopée napoléonienne et décida d'écrire ses Mémoires.
Célèbre pour le conflit littéraire qui l'opposa à jean-jacques rousseau, louise d'epinay (1726-1783), compagne de grimm et amie de diderot, a laissé avec ses contre-confessions une oeuvre unique et originale.
A travers la correspondance fictive d'emilie de montbrillant, double romanesque de l'auteur, le lecteur découvre une femme passionnée, en quête de reconnaissance et d'émancipation.
D'une grande finesse et sensibilité, madame d'epinay excelle dans la peinture des moeurs de cette société du xviiie siècle, tout comme dans la description singulière de ses personnages. mêlant réalité historique et fiction, elle a su créer un genre totalement novateur, s'affirmant ainsi comme l'un des écrivains les plus talentueux de son siècle.
Célèbre pour le conflit littéraire qui l'opposa à jean-jacques rousseau, louise d'epinay (1726-1783), compagne de grimm et amie de diderot, a laissé avec ses contre-confessions une oeuvre unique et originale.
A travers la correspondance fictive d'emilie de montbrillant, double romanesque de l'auteur, le lecteur découvre une femme passionnée, en quête de reconnaissance et d'émancipation. d'une grande finesse et sensibilité, madame d'epinay excelle dans la peinture des moeurs de cette société du xviiie siècle, tout comme dans la description singulière de ses personnages. mêlant réalité historique et fiction, elle a su créer un genre totalement novateur, s'affirmant ainsi comme l'un des écrivains les plus talentueux de son siècle.
C'est dans les salons de son noble et libéral mari que la duchesse de la rochefoucauld (1763-1838), alors âgée de 26 ans, rencontre william short, un ambassadeur américain promis à un brillant avenir, successeur de thomas jefferson.
Les deux jeunes gens vivront une histoire d'amour passionnée, entre l'hôtel parisien de la rue de seine de la duchesse et son château de la roche-guyon, dans la tourmente des événements qui, plus d'une fois, menacera de les emporter. de 1790 à 1810, les lettres de la duchesse de la rochefoucauld à son ami américain témoignent des bouleversements révolutionnaires et du chaos politique de l'époque. mais cette correspondance est aussi un moyen pour la duchesse de supporter la séparation : " on cesse d'avoir du plaisir à écrire quand on touche au moment de se voir, ce n'est qu'un faible supplément à un bonheur plus grand.
" totalement inédite jusqu'à ce jour et redécouverte à l'american philosophical society de philadelphie, cette correspondance pleine de charme témoigne de la vie, tant publique que privée, d'une grande dame de l'aristocratie pendant la révolution française.
La plus grande romancière du xviie siècle ; on le savait.
Mais aussi un des plus grands mémorialistes de son temps. la voici confidente privilégiée de l'histoire. fidèle à soi, mais véridique. aucun document n'est plus authentique que l'histoire d'henriette d'angleterre, les chercheurs et les spécialistes l'ont suffisamment montré. tout est révélé ici de la princesse, de son oeuvre politique et sociale, des influences, avouées ou souterraines, qui s'exercent sur elle.
Mais l'information ne suffirait pas à composer ce portrait d'une femme, d'un coeur, d'une destinée d'exception qu'un grand écrivain fait revivre pour nous. on retrouvera dans les mémoires de la cour de france pour les années 1688 et 1689 la même alliance subtile de l'art et de la vérité. mais, derrière les grands événements politiques, voici les intrigues sordides, les traits généreux ou héroïques, les anecdotes savoureuses : un siècle, ses grandeurs, ses misères.