Publié huit ans après les autres, en 1588, le Troisième Livre donne corps au travail de réflexion caractéristique de l'essai, latent jusqu'alors dans l'armature des chapitres : la pensée présente se situe par rapport à l'écrit du passé et, sans le désavouer, le remet en question.
Dès lors, et jusqu'à sa mort en 1592, Montaigne conduit ses investigations à partir de traces antérieures, par retours, croisements ou ramifications de " routes par ailleurs ". Sur l'Exemplaire de Bordeaux, document autographe d'une future édition, il inscrit méthodiquement les additions marginales à incorporer, et les marques du " langage coupé " qu'il invente pour accentuer les articulations insolites des propos.
Il textualise ainsi son dialogue intérieur et en ratifie les doutes aussi bien que les plus énergiques témoignages, à l'adresse d'un lecteur qui, selon la formule de Jean-Yves Pouilloux, voudrait avec lui " commencer à penser véritablement ".
Vingt siècles après la parution du De rerum natura, dont le manuscrit parvint, par hasard, entre les mains de Cicéron, Lucrèce apparaît dans l'histoire littéraire comme le premier poète visionnaire, capable de réaliser l'alliance toujours souhaitée de la science et de la poésie.
On lui doit l'exposé le plus complet d'une des grandes philosophies de l'Antiquité, celle d'Epicure, qui, sans le poète latin, se réduirait pour nous aux linéaments de trois Lettres, à Hérodote, à Ménécée et à Pythoclès. A un exposé didactique sur la physique et la morale, Lucrèce, en fervent disciple d'Epicure désireux de convertir à cette philosophie son ami Memmius, a su donner la forme de la grande poésie.
Au moment où Cicéron portait à son équilibre classique la langue latine, Lucrèce donnait aux lettres de Rome son plus grand poème avec l'Enéide de Virgile. Deux mille ans plus tard, ce poème philosophique sur la création (tel pourrait être, en effet, le titre du poème) demeure actuel, par la vision sombre et pénétrante d'un univers périssable et composé d'atomes, parmi l'infini des mondes, par la mise en garde contre les excès de la religion, par la sobre conception d'un bonheur personnel fondé sur une stricte hiérarchie des plaisirs et sur l'absence de trouble intérieur, l'ataraxie, source du souverain bien, condition du bonheur..
Textes de Stéphane Audeguy, Arno Bertina, Vincent Borel, Antoine Choplin, Anne-Marie Garat, Maylis De Kerangal, Frédéric Leal, Fabrice Melquiot, Céline Minard, Daniel de Roulet.
Illustrations de Jean-Pierre Magnier.
Conçu et imaginé par la Fondation Facim à l'occasion du tricentenaire de la naissance du philosophe marcheur, Sur les pas de Jean-Jacques Rousseau est un guide de randonnée pédestre et littéraire d'un nouveau genre. À la croisée des sentiers alpins et des voies romanesques, l'ouvrage invite le promeneur à découvrir dix itinéraires, à parcourir seul ou en famille, et suggère des «pauses lecture» ponctuant la promenade. Cellesci sont composées d'un texte de littérature contemporaine mis en regard avec un extrait choisi dans l'oeuvre de Jean-Jacques Rousseau. Certains de ces itinéraires ont été parcourus par Jean-Jacques Rousseau lui-même, qui a longtemps séjourné et voyagé au coeur des Pays de Savoie. Pour d'autres, il s'agira de parcours imaginés et tracés pour l'occasion. Cartes à l'appui, l'implantation géographique des promenades veille à mettre en valeur dix lieux d'exception de Savoie et de Haute-Savoie.
Le cheminement de chaque promenade est décrit dans le détail, et propose les pauses lecture près d'un site patrimonial (chapelle, église, école.), à proximité d'un point de vue remarquable (col du Mont-Cenis, lac Léman, Mont-Saint-Michel savoyard.), mais aussi au plus près de la nature (bords de rivière ombragés, pieds d'un grand chêne.) ou encore dans un lieu décrit par l'auteur.
Les extraits choisis sont destinés aussi bien au promeneur solitaire, pour une lecture intime, qu'à un petit groupe pour une lecture à haute voix. Ils permettent de lire ou relire les textes emblématiques de Rousseau, tout en découvrant des écritures contemporaines, influencées de diverses manières par l'héritage philosophique et littéraire de Rousseau, et mettent en valeur le pouvoir de l'esprit sur le corps, le dépassement de soi, et la magie qu'opère sur nous le voyage, la manière dont il donne sa juste dimension à l'homme. Les auteurs sélectionnés (français et suisses romands), dont le travail est reconnu par la critique, sont représentatifs de la création littéraire contemporaine :
Stéphane Audeguy, Arno Bertina, Vincent Borel, Antoine Choplin, Anne-Marie Garat, Maylis de Kerangal, Frédéric Léal, Fabrice Melquiot, Céline Minard et Daniel de Roulet.
Certains écrivains seront parallèlement invités à participer aux 12e Rencontres littéraires en Pays de Savoie, organisées par la Fondation Facim (Fondation pour l'action culturelle internationale en montagne) du 29 mai au 2 juin 2012 sur le thème «Paysages, marche et nature». Son temps fort se déroulera le samedi 2 juin au château de Clermont (Haute-Savoie), et proposera une promenade littéraire suivie de temps d'échanges, de lectures et de propositions de croisements artistiques (musique, projection de films, etc.) autour du thème retenu.
"A partir de ma longue et large expérience pastorale, j'espère pouvoir toucher, avec des mots simples, tant de contemporains déboussolés, voire désabusés". Le Cardinal Etchegaray, l'un des Pères de l'Eglise française, proche de Jean-Paul II qui en avait fait l'un de ses principaux collaborateurs, propose dans ce petit livre des pistes de réflexion sur la plupart des thèmes qui divisent notre société en manque de repères. Le racisme, les "mal aimés" Tsiganes et Roms, le rôle de l'Eglise, l'Islam, l'écologie... De courts chapitres, inspirés et profonds, esquissent une autre société, à partir de quatre "vérités" énoncées en ouverture du livre : Il n'y a de progrès humain que dans la solidarité, entre les peuples mais aussi entre les générations. Il n'y a d'unité que dans la convergence des libertés (alors que la liberté semble parfois être un fardeau dont nous cherchons à nous décharger entre les mains des puissants). Il n'y a d'action commune que par le partage des responsabilités. Il n'y a de grandeur pour un état que par un appel au dépassement. "En ravivant ces quatre vérités toutes simples, je n'ai pas l'impression de prêcher ni de faire la leçon. Bien humblement, je voudrais regarder le visage de l'Ecce Homo et déclarer que, de Jésus et de Pilate, seul celui qui portait des chaînes était vraiment libre..."
Un des artistes les plus doués de sa génération, Michael Lonsdale a toujours été fasciné par la phrase de Dostoïevski : " La beauté sauvera le monde ". Mais depuis plus de 40 ans que sa rencontre avec le Christ a bouleversé sa vie, il affirme plutôt aujourd'hui que c'est l'amour qui sauvera le monde.
Dans cet ouvrage - illustré par 70 photographies en couleurs d'Olivier Martel - il a souhaité décrire ce qui constitue le socle de sa foi. Après une introduction où il raconte son itinéraire spirituel - erratique d'abord, jusqu'à sa vraie conversion autour de l'âge de 40 ans -, il partage avec ses lecteurs une soixantaine de textes d'auteurs qui l'accompagnent et qui contribuent à structurer sa relation au Christ. De saint Augustin à soeur Emmanuelle, de saint François d'Assise à Christian de Chergé : des auteurs qui, à travers les siècles, ont augmenté les trésors de sagesse des chrétiens (voir la liste en annexe). On y trouvera aussi, de manière plus inattendue, des poètes comme Villon, Hugo, Rimbaud ou encore Francis Jammes...
Une des raisons du succès considérable du film " Des hommes et des dieux ", touchant des millions de personnes, est la recherche de valeurs spirituelles par l'homme contemporain. Michael Lonsdale y interprète le frère Luc avec une telle authenticité que le César du meilleur deuxième rôle masculin lui a été attribué en 2011. Il raconte ici comment il a joué ce rôle, comment toute l'équipe du tournage a été portée par une grâce puissante, et pourquoi le martyre des moines de Tibhirine est une éclairante démonstration de la phrase du Christ : " Il n'y a pas de plus bel amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime. " Né en 1931, comédien de théâtre et de cinéma ayant travaillé sous la direction des plus grands (Beckett, Duras, Welles, Losey, Truffaut, Annaud,...), Michael Lonsdale est un des artistes les plus considérables de notre temps.
Le phénomène post humain sans doute le phénomène majeur du 21e siècle, mais penser ce qu'il signifie vraiment n'a qu'à peine commencé. L'objectif de cette publication est de poser les bases d'un espace de ressources - littéraires, philosophiques, artistiques et politique - pour commencer à penser vraiment l'impensable - le voyage sans retour au bout de l'espèce.
Thierry Bardini & Dominique Lestel élaborent de concert depuis le début du nouveau millénaire une conception positive et créative des phénomènes posthumains. Lestel pense depuis vingt ans les communautés hybrides homme-animal-machine et Bardini travaille durant la même période à une histoire de la cyberculture contemporaine, autant dans ses devenirs informatiques que biologiques. Bardini est l'auteur de Bootstrapping (Stanford University Press, 2000) et Junkware (University of Minnesota Press, 2010) et Lestel de Les origines animales de la cultureL'animal singulier (Seuil, 2004) et L'animal est l'avenir de l'homme (Fayard, 2010)..
Après la Singularité, Homo sapiens n'est plus qu'un état par défaut. Qui le peut doit se perdre dans le posthumain. Pour l'aider, un manuel au statut ambigu et à la parole souvent elliptique, parasitée d'images décalées. Thierry Bardini et Dominique Lestel proposent ici le décryptage d'une copie en ASCII et JPEG du Manuel des Métamorphoses Singulières, bouffé par les champignons, et trouvé dans une Oldsmobile 1973 échouée dans un bois aux confins du Québec. (Flammarion, 2001), Une intelligence indéterminée y commente des fragments de l'histoire du post-humain, dans une anthologie de combat et de formation qui commence à la Renaissance, et peut être même avant.
Dans leur introduction, Bardini et Lestel mettent le lecteur en garde : «Nous sommes devenus humains par accident et nous en sortirons par défi.» .
La mondialisation de la planète devient une réalité tangible pour chacun de nous. Les territoires lointains sont désormais à quelques heures d'avion et les modes de communication ont été révolutionnés par Internet. C'est ce bouleversement dans la perception du monde qui porte la réflexion d'Albert Jacquard. " Professeur d'humanistique ", tel qu'il aime lui-même se définir, il se saisit des images aériennes de Yann Arthus-Bertrand pour nous parler de la Terre et des hommes qui l'habitent. Isabelle Delannoy, spécialiste des questions sociétales et environnementales apporte des données souvent méconnues sur les hommes et la planète. Car, comme le précise Albert Jacquard, " dans le monde contemporain, tous les hommes sont nos voisins et personne ne peut plus se désintéresser des actes des autres, si éloignés soient-ils ". A travers de nombreux dépliants, photographies, informations et réflexions dialoguent au gré des images prises aux quatre coins du monde. Un bréviaire humaniste inédit qui donne à voir, à réfléchir et à connaître : en un mot, à comprendre.
Poète, artiste, marxiste révolutionnaire, initiateur de l'Internationale lettriste (1952-1957), puis de l'Internationale situationniste (1957-1972), directeur de revue et cinéaste, Guy Debord (1931-1994) a développé dans ses oeuvres, écrites ou filmées, les armes théoriques d'une critique radicale de la société moderne qui, par leur puissance corrosive mais aussi par leur humour, ont fortement influencé les mouvements contestataires et la culture de la seconde moitié du XXe siècle.
Cet ouvrage invite à découvrir la richesse la diversité iconographique des archives de Guy Debord, classées trésor national en janvier 2009 et entrées à la BnF en 2011 : correspondance, coupures de presse, carnets et fiches de lecture, objets personnels nous renseignent sur ses lectures, sur ses projets inachevés, enfin sur l'histoire du mouvement situationniste et le rôle joué par ses «compagnons d'armes», auquel le livre rend hommage à travers une galerie de portraits.
Jamais un tel ouvrage n'a vu le jour : associer l'aventure de la pensée à celle de la montagne, faire aimer la splendeur de la vérité par la beauté des sommets. Chacune des grandes philosophies s'y présente sous un jour inhabituel, comme une cime familière que le photographe surprend sous un angle inusité. Le style est adapté à une initiation de haute montagne : une marche d'approche agréable, puis une paroi abrupte, suivie d'une descente où le lecteur se retourne, surpris du chemin parcouru.
À travers Socrate et Sartre, Héloïse ou Édith Stein, Kant et Aristote, il découvre des contrées peu connues. Chaque penseur est abordé comme une tranche de vie, par une confidence ou un trait de caractère ; la montagne et ses lumières illustrent sa coloration particulière.
Plus qu'un livre d'images, cet ouvrage est le fruit d'une double aventure : il entraîne dans la montagne comme il engage dans la pensée. Celui qui s'y livre découvre des sommets de vérité et de beauté.
Le phénomène post humain sans doute le phénomène majeur du 21e siècle, mais penser ce qu'il signifie vraiment n'a qu'à peine commencé. L'objectif de cette publication est de poser les bases d'un espace de ressources - littéraires, philosophiques, artistiques et politique - pour commencer à penser vraiment l'impensable - le voyage sans retour au bout de l'espèce.
Thierry Bardini & Dominique Lestel élaborent de concert depuis le début du nouveau millénaire une conception positive et créative des phénomènes posthumains. Lestel pense depuis vingt ans les communautés hybrides homme-animal-machine et Bardini travaille durant la même période à une histoire de la cyberculture contemporaine, autant dans ses devenirs informatiques que biologiques. Bardini est l'auteur de Bootstrapping (Stanford University Press, 2000) et Junkware (University of Minnesota Press, 2010) et Lestel de Les origines animales de la cultureL'animal singulier (Seuil, 2004) et L'animal est l'avenir de l'homme (Fayard, 2010)..
Après la Singularité, Homo sapiens n'est plus qu'un état par défaut. Qui le peut doit se perdre dans le posthumain. Pour l'aider, un manuel au statut ambigu et à la parole souvent elliptique, parasitée d'images décalées. Thierry Bardini et Dominique Lestel proposent ici le décryptage d'une copie en ASCII et JPEG du Manuel des Métamorphoses Singulières, bouffé par les champignons, et trouvé dans une Oldsmobile 1973 échouée dans un bois aux confins du Québec. (Flammarion, 2001), Une intelligence indéterminée y commente des fragments de l'histoire du post-humain, dans une anthologie de combat et de formation qui commence à la Renaissance, et peut être même avant.
Dans leur introduction, Bardini et Lestel mettent le lecteur en garde : «Nous sommes devenus humains par accident et nous en sortirons par défi.» .
Dès son premier Discours, et durant trois siècles, l'oeuvre comme la personne de Rousseau ont suscité des jugements aussi passionnés que contradictoires. " Vivant ou mort, il les inquiétera toujours. " Le présent catalogue raconte l'histoire des rapports tourmentés de Rousseau avec son public, contemporain ou posthume. On y croise des amis devenus ses persécuteurs, comme Diderot et les encyclopédistes ; un maître admiré, Voltaire, qui le tourne en ridicule ; des révolutionnaires cherchant une légitimité dans ses écrits, quitte à faire de lui, aux yeux de la postérité, le responsable de la Terreur ; des romantiques revenus sur le tard de leurs illusions, comme Chateaubriand ou Lamartine. Cette galerie de portraits intellectuels et littéraires, où se retrouveront les figures contrastées de Joseph de Maistre et George Sand, de Jaurès et Maurras, ainsi que des admirateurs et des détracteurs anglais, allemands, russes et du monde entier, conduit le lecteur jusqu'à la fin du XXe siècle.