La Science de la logique de Hegel comprend deux tomes : la Logique objective, avec les livres de l'Etre (versions de 1812 et de 1832) et de la Doctrine de l'essence (1813), et la Logique subjective ou Doctrine du concept (1816).
L'ouvrage que voici, qui est celui de la Doctrine de l'essence, correspond, écrit Hegel lui-même, à la " sphère de la médiation ", ce qui veut dire qu'il constitue " le passage de l'être dans le concept ".
La pensée de Pascal et des Messieurs de Port-Royal représente un moment particulièrement aigu dans l'histoire des conflits entre pouvoir religieux et pouvoir politique.
Sur le plan de l'existence quotidienne, la théologie janséniste se traduit dans des pratiques de contrôle du corps social et du corps individuel, alternatives à celles mises en place par le pouvoir politique. Ainsi la théologie et l'éthique de Port-Royal mènent jusqu'au bout, et de manière exemplaire pour l'ensemble des religions monothéistes, les contradictions qui déchirent la communauté religieuse qui se fait institution, toujours suspendue entre pastoral de l'âme et contrôle du corps.
Autrement dit, dans le conflit entre jansénisme et société civile se propose la question de l'appartenance de l'individu : on est d'abord fidèles et puis citoyens ? Ce sont les croyances religieuses qui priment sur les valeurs sociales ? Ou bien le domaine de la religion est essentiellement privé et l'espace public est gouverné par d'autres principes ? Ce sont des questions d'une grande actualité que cet ouvrage discute par le biais d'un retour à un des moments décisifs de la construction du rapport entre religion et politique des civilisations européennes.
Il est toujours plus évident que le progrès scientifique nous rendra bientôt capables de modifier à notre gré la nature humaine.
La perspective de rendre enfin réel le rêve d'une jeunesse éternelle débarrassée du poids des maladies et de la mort gagne les dernières résistances. La possibilité bientôt avérée d'altérer la nature humaine est rendue plus acceptable par l'incapacité tant de justifier la valeur de l'homme que de définir ses traits spécifiques et donc sa place dans la nature. Les raisons de l'enthousiasme qui entoure cette perspective sont nombreuses.
On nous promet l'immortalité, depuis toujours rêve de l'humanité, mais aussi la survie de l'espèce dans des milieux très différents du nôtre. De plus, nous attendons de ce prométhéisme biotechnologique la libération définitive des contraintes qui nous oppriment et nous assujettissent. Les êtres humains seront libres de choisir l'identité et la forme qu'ils voudront, ils deviendront enfin totalement autonomes et responsables de la forme de leur existence, de leur bios, et donc de leurs choix.
Le post-humanisme, dans ses nombreuses déclinaisons est en passe de dessiner tous les possibles scenarii d'un monde habité par des mutants, des cyborgs, des êtres hybrides finalement capables de contrôler tous les aspects de l'existence et de vivre en pleine liberté. Le but de ce travail est de pointer les présupposés idéologiques implicites, les points de fuite, les ombres d'un tableau si agréable dans lequel, nous dit-on, le mariage de l'esthétique et de l'éthique engendrera un espace de liberté absolue.
L'idéologie de la manipulation de l'homme se développe (et ne peut se développer que) à l'intérieur de la configuration politique de la modernité en tant que biopolitique telle que Foucault l'a définie. Dans ce sens, il nous est apparu que le post-humanisme n'est que le résultat et la construction théorique de la biopolitique qui le fonde, le justifie et le promeut. Alors peut-être une forme de résistance se trouve dans un processus de réappropriation de la mort.
" Le concept est d'abord à voir, de façon générale, comme le troisième [terme] par rapport à l'être et [à l']essence, par rapport à l'immédiat et par rapport à la réflexion. Etre et essence sont, dans cette mesure, les moments de son devenir ; mais lui est leur base et vérité, comme l'identité dans laquelle ils se sont abîmés et sont contenus ". Telle est la présentation que fait Hegel lui-même du deuxième tome de la Science de la logique dont le premier tome comprend les livres que sont L'être (version de 1812), La doctrine de l'être (version de 1832) et La doctrine de l'essence (1813). Par rapport à l'être et au concept, l'essence figure donc comme leur moyen terme, le concept lui-même étant " l'absolu, ou en et pour soi ".
Dans cet ouvrage Antonio Negri rassemble des essais spinoziens écrits depuis 1981, année de publication de la première édition de son livre L'Anomalie sauvage.
Dans ces nouveaux essais Negri approfondit son interprétation du concept de " puissance " de Spinoza, et la confronte aux lectures spinoziennes de Gilles Deleuze, Alexandre Matheron, Pierre Macherey, Etienne Balibar et autres interprètes contemporains, surtout en s'attardant sur le concept de démocratie. Les recherches de Negri portent essentiellement sur la question du politique chez Spinoza, en l'intégrant principalement dans une dimension de critique de la modernité - de la modernité dans sa genèse et dans sa crise, de Leopardi à Heidegger.
Last not least : pourquoi le retour de Spinoza sur la crise de la pensée politique de la gauche ? Pourquoi Spinoza réussit-il encore à décliner une pensée de la transformation radicale ?