«Qui sait respirer l'air de mes écrits sait que c'est un air des hauteurs, un air vigoureux. Il faut être fait pour y vivre, sans quoi le danger n'est pas peu grand d'y prendre froid. La glace est proche, la solitude est énorme - mais comme toutes choses y baignent calmement dans la lumière! Comme on respire librement!» Friedrich Nietzsche.
Pour parcourir le chemin escarpé mais incontournable de la pensée nietzschéenne, ce testament philosophique de Nietzsche, achevé au seuil de la folie, constitue un précieux sésame.
Qu'est-ce que penser ? Qu'est-ce que la pensée ? Ce que nous évoquons habituellement comme notre chance, cette capacité incomparable qui nous distingue des animaux, George Steiner en interroge les effets sur nos vies et tente de comprendre quelques-unes des raisons qui ancrent nécessairement la tristesse dans le processus de la pensée : doute et frustration, brièveté de l'extrême concentration intellectuelle, rareté de l'invention, énigme de la nature, présence ou absence de Dieu, etc.En explorant ce en quoi, par quoi la pensée peut nous laisser déçus, sombres ou désemparés, George Steiner déploie magistralement toute son étendue et révèle ce qu'elle est, profondément.Critique littéraire hors pair, théoricien de la traduction à laquelle il a consacré l'un de ses chefs-d'oeuvre Après Babel (Albin Michel), comparatiste inégalé des littératures française, allemande et anglo-saxonne, George Steiner (1929-2020) a passé sa vie à mieux nous faire comprendre les grands textes qui, de Sophocle à Kafka, constituent notre culture - pour nous faire sentir sa richesse, mais aussi ses fragilités devant certains périls.
« Romains, si quelqu'un parmi vous ignore ce qu'est l'art de l'amour, qu'il lise mon poème pour s'y instruire et apprendre à aimer. ».
Brillant par son humour et sa modernité, L'Art d'aimer rencontra dès sa parution aux alentours de l'an 1 apr. J.-C. un succès immense en témoignent des extraits retrouvés gravés sur les murs de Pompéi. Ovide s'y fait le chantre de l'art subtil de la séduction et, avec une audace extraordinaire pour son époque, dispense aux jeunes gens de Rome une leçon d'amour dans les règles de l'art. Nourri d'exemple mythologiques, de conseils et de techniques pour faire naître puis entretenir la passion dans son couple, L'Art d'aimer vaudra à son auteur d'être banni de l'Empire, avant de devenir l'un des textes érotiques les plus célèbres au monde.
Édition présentée, établie et annotée par Sylvie Laigneau-Fontaine.
Depuis l'Antiquité, la philosophie est une activité essentiellement argumentative. Pour apprendre à philosopher, il ne suffit pas de connaître des notions abstraites et de se référer aux doctrines de tel ou tel penseur. Le premier savoir-faire du philosophe est la capacité d'examiner de façon critique un raisonnement, de le défendre, de le réfuter ou de l'amender.
Ce manuel fournit les outils pour acquérir ce savoir-faire indispensable à la compréhension et à la pratique de la philosophie. Rosenberg invite les étudiants - et toute personne curieuse de comprendre ce que font les philosophes - à découvrir (1) en quoi consiste un argument et ce qui permet d'apprécier sa force ou sa faiblesse, (2) comment les arguments s'enchaînent dans un essai philosophique, (3) quels sont les pièges cachés qui peuvent dévaloriser une argumentation, et (4) pourquoi, comme Rosenberg le dit, « ce n'est qu'en philosophant qu'on peut devenir philosophe».
Les nombreux exemples qui accompagnent les explications assurent la bonne compréhension des sujets abordés ; les citations et casse-têtes qui complètent le volume donnent l'occasion d'exercer les compétences acquises.
***** Par des exemples variés présentés de manière limpide, Rosenberg nous fait découvrir les questions qui font vibrer les philosophes de son acabit, la manière dont on peut jongler logiquement avec les concepts, à quoi servent les expériences de pensée, où se nichent les erreurs de raisonnement et les pièges de la raison. Produire un raisonnement juste, contrer un raisonnement défectueux, avoir une approche critique mais bienveillante, tels sont les exercices mentaux que le lecteur est amené à réaliser, sans même s'en rendre compte, en parcourant les pages de cet ouvrage qu'on pourrait dire initiatique.
Le manuel de Rosenberg est à la fois accessible, agréable à parcourir et tout à fait stimulant pour l'esprit critique. À mettre entre toutes les mains !
Nicolas Gauvrit, Esprit Critique ***** Le livre de Rosenberg vient combler une lacune dans le genre de l'introduction à la philosophie car il propose une méthode qui n'est ni historique ni notionnelle mais argumentative. La philosophie étant essentiellement une démarche argumentative, visant à défendre une thèse avec des arguments et des raisonnements, apprendre à philosopher, dans cette perspective, ce n'est pas connaître les « idées » des « grands auteurs » qui jalonnent l'histoire de la philosophie ni les «problématiques » propres à une « notion » qu'on va pouvoir recaser dans tel ou tel sujet de dissertation ; philosopher, c'est apprendre à argumenter. Il s'agit donc, comme le dit Pascal Engel en ouverture de sa préface, « d'introduire à la philosophie par l'usage de l'argument et de la critique en acte ».
Je recommande donc vivement la lecture de ce livre tonique et intéressant qui n'a pas vraiment d'équivalent en France dans le domaine (pourtant saturé) des livres d'introduction à la philosophie.
Henri de Monvallier, En attendant Nadeau.
Texte original à l'intérieur du corpus zoologique :d'Aristote, le livre I des Parties des animaux se présente comme un discours préliminaire à l'étude du vivant et, à travers lui, de la nature tout entière (défense de l'explication finaliste en physique, critique de la méthode platonicienne de division...). Une manière de faire de la philosophie naturelle considérée jusqu'à une date récente comme obsolète mais dont on redécouvre aujourd'hui la force et la permanence.
Tandis que la tendance générale de la pensée antique et médiévale était de glorifier la guerre ou, à tout le moins, de défendre ce qu'il était alors convenu d'appeler "la juste guerre", l'idée de paix, depuis le xviie siècle, a préoccupé les esprits au point de devenir un philosophème puissant.
[... ] C'est seulement avec le XVIIe siècle que l'homme, dont le bon sens et la raison sont alors déclarés "la chose du monde la mieux partagée", comprend enfin le prix de la paix. cela ne signifie pas la disparition des guerres. Mais tandis que les ouvrages de droit ne parlent plus seulement du jus belli, mais du "droit de la guerre et de la paix", se succèdent et se multiplient les "projets de paix", d'une paix que l'on considère même généralement comme pouvant être "perpétuelle".
(S. Goyard-Fabre, Les difficultés invincibles des "projets de paix perpétuelle" in L'Année 1796, sur la paix perpétuelle, Vrin, 1998).
Dans ces Dialogues, Hume met en scène le débat de Cléanthe, partisan du théisme expérimental, de Déméa, représentant du dogmatisme, et du sceptique Philon, sur la religion naturelle confrontée aux limites de la raison.
La présente édition présente le texte anglais en regard de la traduction et offre ainsi au lecteur un outil essentiel à la lecture du philosophe anglais.
Quoi de plus commun au XVIIIe siècle que des considérations sur le goût? Publié en 1741, l'essai La délicatesse du goût et de la passion présente au lecteur une sorte de miroir flatteur où il peut observer comment les pouvoirs de l'esprit opèrent dans le bon goût et dans la bonne compagnie. En comparant deux qualités proches, la délicatesse de la passion et la délicatesse du goût, Hume rappel d'une part la fonction sociale du goût, mais aussi son lien étroit avec le jugement. Car, c'est pour Hume, la tâche de la philosophie de mesurer la portée des jugements dans la vie pratique et d'en étudier les modalités.
" Et il me semble que dans ce peu de mots sont contenus les principaux principes de la connaissance humaine ".
Descartes.
Voici donc une nouvelle traduction des deux premiers livres de L'idéologie allemande de Karl Marx, Friedrich Engels et Joseph Weydemeyer. Les éditions existantes (celle, complète, de Gilbert Badia aux ES en vente par ailleurs, celle de Maximilien Rubel, et celle de Hans Hildenbrand chez Nathan) se fondent sur le texte du volume 3 des Marx Engels Werke. Entre-temps, le Marx-Engels Jahrbuch 2003 a établi une version plus scientifique du texte qui se refuse à une reconstruction a posteriori d'une « oeuvre » qui se présente en réalité comme une série de manuscrits.
La présence de Marx, et de L'idéologie allemande en particulier, au programme de la session 2015 de l'agrégation de philosophie justifie d'autant plus ce projet. Dans le cadre de la Grande Édition Marx-Engels (GEME) aux Éditions sociales, nous pourrons ainsi offrir au public francophone une édition rigoureuse tenant compte des dernières avancées de la recherche menée sur les manuscrits de ce texte classique de 1845-1846 qui constitue la première grande formulation qu'ont donnée les deux auteurs de la « conception matérialiste de l'histoire ».
Ce projet s'inscrit par ailleurs dans le cadre des recherches en philosophie allemande, dans la continuité du travail philosophique des traducteurs. Une nouvelle traduction de L'idéologie allemande doit notamment pouvoir permettre de mettre en évidence l'importance du vocabulaire et de la conceptualité propres à l'idéalisme allemand et la philosophie post-hégélienne à l'intérieur du texte de Marx et Engels.
Dans cet ouvrage paru en 1795, Schiller tend à montrer que les considérations esthétiques peuvent servir à la réforme de l'Etat et contribuer au bonheur de l'humanité.
Kant's Critique of Pure Reason (1781) is the central text of modern philosophy. It represents a profond and challenging investigation into the nature of human reason, its knowledge and its illusions. Reason, Kant argues, is the seat of certain concepts that precede experience and make it possible, but we are not therefore entitled to draw conclusions about the natural world from these concepts. The Critique brings together two opposing schools of philosophy : rationalism, which grounds all our knowledge in reason, and empiricism, which traces all our knowledge to experience. Kant's transcendental idealism indicates a third way that goes for beyond these alternatives.
Marcus Weigelt's lucid re-working of Max Müller's classic translation male the Critique accessible to a new generation of readers. His informative introduction places the work in contains a bibliography and explanatory notes.
Following the overwhelming success of Great Ideas' launch, with a million sold in the UK alone, Penguin now publish a further 20 short, astonishing works of non-fiction drawn from the most remarkable writing of the past two and a half thousand years of human thinking.
Quatre textes sur le ciel de Margaret Cavendish (1623-1673), aristocrate anglaise, écrivaine, philosophe et scientifique dont le salon accueillait Descartes, Hobbes et Gassendi, précurseure du féminisme et auteure de l'une des premières oeuvres de science-fiction.
In the terminology of the medieval faculties of arts a sophisma was a proposition that produced problems for logic or grammar because, apparently, it could be shown to be both true and false or both grammatically correct and incorrect. Analysis of sophismata played a major role in university teaching, and a rich literature reflecting this practice is still preserved.
This catalogue offers the first ever opportunity to orient oneself in the jungle of 13th-century texts on sophismata, edited and unedited alike. It lists and describes every single collection, but also, importantly, in an alphabetical catalogue of sophismatic propositions, under each lists every occurrence of it in the corpus, with information about where each occurrence is found in manuscripts or editions, the syncategoreme to which it belongs, the kind of analysis it displays, what is the solution offered, and which questions, if any, receive special attention in quaestiones/problemata, an incipit and an explicit where there is no edition available, and finally, what secondary literature there is, if any.
Some 3.000 entries make up the body of the catalogue, which is completed by extensive indices by topics and by logical tools used in the solutions, offering scholars a multiplicity of ways to find exactly the information they are looking for.
Cet ouvrage, en 2 volumes, propose un important catalogue alphabétique des sophismata du XIIIe siècle (propositions étudiées en logique et en grammaire, pouvant être démontrées à la fois comme étant vraies et fausses grammaticalement).
Cet ouvrage permet de se repérer dans la jungle de ces Sophismata, en proposant une liste détaillée des occurrences de chacune d'entres elles, leurs usages, leur complexité, leur résolution.
Conduit à entretenir des rapports distendus avec le réel, éloigne-ment accentué par de nombreux médiateurs : vulgarisation scientifique, mass médias... Ce décalage considérable entre ce que l'on croit connaître et ce qui nous entoure pousse Valère Costes à entre-prendre des travaux dont il ne reste qu'une parodie de nature et l'artifice persiste sous la forme d'un bricolage expérimental, très éloigné des compétences et du savoir humain actuel.
Une deuxième idée de la Nature émerge alors, telle que l'a théorisée Clément Rosset, selon laquelle " l'idée de nature ne serait qu'une erreur et un fantasme idéologique ". Ceci le pousse à effectuer en 2007 un premier séjour en forêt tropicale. L'immersion prolongée dans un territoire vierge de toute influence humaine est alors envisagée comme une méthode radicale pour jauger ces écarts. Créateur de machines, Valère Costes met en mouvement de subtiles mécanismes, des enchainements de causes à effets, dont la fonction est avant tout de ne pas en avoir...
Écrite en latin et publiée en 1709, La Méthode des études de notre temps n'avait jamais été présentée ni traduite en français. Dans ce discours, prononcé devant les étudiants de l'université de Naples où il enseignait la rhétorique. Vico oppose l'enseignement "humaniste", tel qu'il avait formé les hommes de l'Antiquité, puis ceux de la Renaissance, à l'enseignement moderne, qui s'impose à l'Europe entière depuis l'avènement des sciences de la nature et le triomphe du cartésianisme. En effet, Descartes (1596-1650) et ses disciples disqualifient toute méthode de connaissance qui ne repose pas sur la raison déductive, refusant tout rôle à l'imagination et à sa puissance inventive et créatrice, méprisant les disciplines "rhétoriques", l'étude du langage, de l'histoire, et ne préparant pas les jeunes à entrer dans la vie sociale et politique.
Ce livre n'a pas seulement un intérêt historique. Depuis quelques années, à travers des traductions italiennes, anglaises, allemandes, son "actualité" a été soulignée par tous ceux qui s'inquiètent des directions prises par la culture moderne, et qui craignent que nos sociétés ne sombrent dans ce que Vico appelle, dans la Science nouvelle, la "barbarie de la réflexion".
Texte établi par Andrea Battistini et traduit, annoté et présenté par Alain Pons.
Le maître monta en chaire et, au moment même où il allait commencer son sermon du jour, un rossignol se mit à chanter.
Quand l'oiseau eut fini de chanter, le maître dit: "c'est tout ce que j'avais à vous dire." puis il prit congé.
George Steiner, professeur à l'Université de Genève, est déjà très connu en France, non seulement par ses livres traduits en notre langue - le dernier qui connaît un très grand succès est intitulé : Les Antigones - mais encore par ses conférences et surtout par ses interventions si brillantes et si géniales dans le cadre des grandes émissions littéraires de la télévision.
Dans ce livre, qu'il a voulu intituler Le Sens du sens, on trouvera le texte d'une conférence fondamentale, donnée dans les trois langues qui déterminent sa vie et son espace culturel. Cette conférence égale la conférence célèbre de Heidegger sur la métaphysique. Mais elle est beaucoup plus claire. En la composant George Steiner a cru réussir à formuler la promesse qu'annonçait son oeuvre antérieure déjà si abondante.
Mais il considère aussi sa conférence comme le testament de sa pensée, comme les pages qu'il faudra toujours relire. C'est dans un labeur acharné touchant la littérature comparée que George Steiner est devenu un philosophe. Il égale déjà Heidegger et il est une figure éminente en notre siècle. Il préfère au titre de philosophe celui de maître à lire. Il est celui qui montre comment lire. Si Dieu lui prête une longue vie nous pouvons assurer qu'il sera le plus grand maître à lire du xx° siècle, et que par l'énergie absolue de sa pensée il dominera toute la philosophie.
Richard de Mediavilla, franciscain actif à la fin du XIIIe siècle, est un penseur scolastique fort important et profondément original. Parmi ses 45 questions disputées (décennie 1290), les neuf questions (23 à 31) de ce volume forment un véritable traité de démonologie, genre rare au XIIIe siècle. Le propos de Mediavilla vise surtout le présent du démon et ses modes d'actions sur les hommes. Il est le grand penseur du "tournant démoniaque" des années 1290. Ce texte offre une des origines d'un genre occidental, le "roman de Satan".
De l'éminent poète catalan, Joan Vinyoli, la suprême ambition s'est exprimée dans le recueil intitulé Le Livre d'ami, présenté ici, en édition bilingue, traduit pour la première fois en français. L'oeuvre se publie ensemble avec l'étude que lui a consacré le philosophe libanais Jad Hatem, accompagné d'une notice biographique du poète.
Prend-on en considération l'emprunt du titre de Joan Vinyoli au chef-d'oeuvre de Raymond Lulle, le Livre d'ami est manifestement un livre sans l'Aimé comme si c'était l'amour, comme réalité impersonnelle, qui était l'objet de la quête ou soi- même, l'homme et le poète. Les quinze poèmes dessinent un itinéraire initiatique vers un inaccessible absolu qui, s'il prend figure en les guises de la femme et de la nature, ne le fait jamais qu'à titre d'intermédiaires.
Jad Hatem, qui a consacré déjà plusieurs travaux à la littérature catalane et à Vinyoli en particulier, livre ici un essai qui tient compte de l'apport de diverses disciplines et pratiques, dont la philosophie, la théologie mystique, la psychologie complexe (de Jung), l'approche alchimique et la critique symbolique.
The articles in this volume present, comment on and interpret primary sources from different eras : Achaemenid, Sasanian and post-Sasanian. While most of these sources were discovered in the 21st century, a few were already known. Recent Iranian surveys and excavations have uncovered : (1) new Sasanian sites in the region of Sar Mashad in the Pars, (2) Sasanian administrative bullae on Tappe Barnakoon, west of Isfahan, (3) a clay sealing with the impression of a royal seal of Peroz in Taxt-e Soleiman. New data forSasanian numismatics come from unpublished coins in the Johnson collection. Three documents from the «Tabarestan Archive», published in recent years, have been re-read and interpreted in the context of Zoroastrian law. Also, sources known from much longer have been the subject of new «readings». They highlight that the message these inscriptions and royal objects convey is strongly conditionedby the type of 'public' to which it is addressed.