Divagations

Traduit du ROUMAIN par NICOLAS CAVAILLES

À propos

Recueil inédit, plus riche que ne le suggère son titre, Divagations a été écrit en roumain vers 1945 et constitue un document littéraire essentiel datant de la « seconde naissance » de Cioran à Paris. C'est le tournant de l'après-guerre marqué par une volte-face de la pensée et bientôt par le passage au français. Un lecteur attentif y décèlera de nombreux thèmes et quelques formules, que Cioran traduisit lui-même en français, dans Précis de décomposition (1949). Cet extraordinaire dernier livre, par quoi Cioran voulut en finir avec tout, représente le premier instant de l'âge des contradictions dans lequel l'écrivain est entré.
Recueil de fragments inscrit dans la lignée du Crépuscule des pensées (1940) et du Bréviaire des vaincus (1944), Divagations rassemble environ 230 maximes et aphorismes. Une première vingtaine de pages de fragments offre au lecteur des réflexions sur la mort, la décadence, la vanité, la souffrance, l'existence subjective, sur un ton qui rappelle Chamfort. La philosophie se pose comme « perception de la vanité » des choses et un combat s'initie contre toutes les illusions (y compris la littérature). Progressivement, les paragraphes tendent à s'allonger : le je, mais aussi le tu, s'ajoutent au nous impersonnel des premières pages, et les deux enjeux principaux du livre sont explicitement approchés : la « décomposition » (physique, morale et historique) et l'impossible idéal sceptique. Cioran critique tous les « fanatismes », toutes les croyances, toutes les fois, religieuses ou politiques.
Quelques pages semblent permettre d'entrevoir des échappatoires (la femme : « notre chemin le plus long vers la mort »...), mais il reste que le progrès n'est qu'une suite de fictions, Dieu une maladie, et l'espoir « jouer à colin-maillard au-dessus du gouffre ». Sa plume, de plus en plus corsée, tend maintenant à rappeler Baudelaire. Cioran met enfin en valeur le motif du suicide, qui divise l'humanité en assassins et en suicidés, et constitue une précieuse source de libération de soi au sein du calvaire de l'existence. Le livre s'achève sur un exceptionnel autoportrait de l'auteur en « homme en dehors des choses », qui s'est délesté de toute conviction pour mieux se livrer au Néant.


Rayons : Littérature > Littérature argumentative > Essai littéraire


  • Auteur(s)

    Emil Cioran

  • Traducteur

    NICOLAS CAVAILLES

  • Éditeur

    GALLIMARD

  • Distributeur

    Sodis

  • Date de parution

    14/11/2019

  • Collection

    Arcades

  • EAN

    9782072834486

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    134 Pages

  • Longueur

    18.8 cm

  • Largeur

    12.5 cm

  • Épaisseur

    0.8 cm

  • Poids

    156 g

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Emil Cioran

  • Naissance : 1-1-1911
  • Décès :1-1-1995 (Mort il y a 30 ans à l'âge de 84 ans)
  • Pays : Roumanie

E.M. Cioran est né le 8 avril 1911 à Rasinari (Roumanie) d'une mère athée et d'un père, pope orthodoxe. À 22 ans, il publie son premier ouvrage Sur les cimes du désespoir puis Le livre des leurres. Son troisième ouvrage, très antireligieux, Des larmes et des saints fait scandale dans son pays. En 1936, paraît La transfiguration de la Roumanie. Cioran s'installe définitivement à Paris en 1941, et se consacre à l'écriture, vivant très modestement à l'écart de la vie parisienne . Il fréquente des penseurs et des écrivains qui lui sont proches tels que Ionesco, Eliade, Beckett et Michaux notamment. Il rédige désormais ses ouvrages, principalement composés d'aphorismes, dans un français extrêmement ciselé. Cioran publie en 1987 son dernier ouvrage Aveux et anathèmes. Il meurt en 1995 à Paris.

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