À propos

En dépit de son éloignement du front, Paris n'est pas une ville strictement civile au long de la Première Guerre mondiale : capitale des Alliés, elle joue le rôle d'une « plaque tournante » militaire. Ce n'est plus la foule des Expositions universelles qui en sillonne les artères mais celle, tout aussi éclectique, des mobilisés de toutes origines. Ces contingents en partance pour le front y croisent, en sens inverse, les blessés et les permissionnaires. Par ricochet, les photos de Paris en guerre parlent donc aussi du front.

La capitale, désignée par les Allemands comme la cible par excellence, est un symbole et se doit d'apparaître exemplaire aux yeux de la province et vis-à-vis des combattants. Mais la cohabitation dans le même espace urbain de l'univers du front et du monde de l'arrière est souvent difficile, voire conflictuelle : aussi réelles que soient les difficultés matérielles des Parisiens, elles pèsent peu face aux souffrances des poilus. D'autant plus que le spectacle d'une jeunesse dorée et insouciante renforce chez les combattants l'idée d'un Paris-lupanar. Paris oscille ainsi en permanence entre deux images que le front lui renvoie sans cesse : moralité et futilité.

Renouvelant l'iconographie habituelle, des photographies souvent inédites ancrent le commentaire historique dans des réalités tangibles, qu'il s'agisse du pillage des commerces prétendument « allemands », des soldats partant au front étreints par l'émotion ou en pleurs et non la fleur au fusil, de la prostitution militaire, des regards perdus des réfugiés du Nord et de Belgique...

Et au-delà, les images illustrent la complexité sociale et politique de la réalité parisienne tout au long du conflit. Sans doute plus qu'ailleurs, la mobilisation y réveille des peurs anciennes et le souvenir d'expériences traumatiques.


Rayons : Sciences humaines & sociales > Histoire > Epoque contemporaine (depuis 1799)


  • Auteur(s)

    Manon Pignot, Vincent Lemire

  • Éditeur

    Parigramme

  • Distributeur

    Interforum

  • Date de parution

    27/02/2014

  • EAN

    9782840968115

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    192 Pages

  • Longueur

    28.3 cm

  • Largeur

    20.4 cm

  • Épaisseur

    2 cm

  • Poids

    850 g

  • Support principal

    Beaux-livres

Infos supplémentaires : Broché  

Vincent Lemire

Vincent Lemire enseigne à l'université Paris-Est / Gustave-Eiffel. Il dirige le Centre de recherche français à Jérusalem (CNRS - MEAE) et le projet européen OPEN JERUSALEM. Il a notamment publié en 2010 La Soif de Jérusalem. Essai d'hydrohistoire (Publications de la Sorbonne) ; en 2013 Jérusalem 1900. La ville sainte à l'âge des possibles (Armand Colin, rééd. « Points Histoire » 2016, prix Augustin Thierry des Rendez-Vous de l'histoire de Blois 2013) ; et en 2016 Jérusalem. Histoire d'une ville-monde (Flammarion, prix Pierre Lafue 20217 et prix CNL - Sophie Barluet 2017).

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